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Affaire McKinsey: des perquisitions menées au siège du parti Renaissance et dans les locaux du cabinet de conseil

Des perquisitions ont été menées mardi par les gendarmes au siège du parti de la majorité et dans les locaux du cabinet de conseil McKinsey.

Des perquisitions ont été menées par les gendarmes au siège du parti Renaissance et dans les locaux parisien du cabinet de conseil McKinsey dans le cadre des enquêtes judiciaires visant le recours au cabinet de conseil pendant la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron en 2017.

L'opération menée, mardi, sur commission rogatoire des juges d'instruction visait également l'association de financement du parti majoritaire, a appris BFMTV auprès du parquet national financier (PNF) confirmant les informations du Parisien. Les gendarmes de la section de recherches de Paris ont notamment demandé les archives de campagne de 2017 et ont perquisitionné, nous explique-t-on, la partie des locaux consacrée au financement de la campagne présidentielle.

"Il est normal que la Justice enquête de manière libre et indépendante pour faire toute la lumière sur cette question", a réagi la direction du parti Renaissance, se disant "à leur disposition pour leur communiquer tout élément utile sur les campagnes mentionnées dans le cadre de leurs investigations".

Deux informations judiciaires ouvertes

Deux informations judiciaires ont été ouvertes les 20 et 21 octobre derniers par le parquet national financier. La première information judiciaire est ouverte des chefs de "tenue non conforme de comptes de campagne" et "minoration d'éléments comptables dans un contexte de campagne". La seconde pour "favoritisme" et "recel de favoritisme".

La justice soupçonne qu'une dizaine de salariés du cabinet de conseil McKinsey, auquel la présidence Macron a eu largement recours pendant son premier quinquennat, a travaillé bénévolement pour élaborer le programme du candidat avant le scrutin en 2017.

"Phénomène tentaculaire"

Jusque-là, rien d'illégal. Sauf que ce travail aurait été organisé par le cabinet de conseil et ces salariés auraient été affectés à des tâches bien précises pendant leur temps de travail. Ce qui constitue une infraction visant à minorer les dépenses de campagne. La seconde information judiciaire porte sur les supposées contre-parties à ce travail. A savoir le recours massif au cabinet de conseil McKinsey pendant la première mandature du président Macron.

Un rapport du Sénat avait établi en mars dernier "le phénomène tentaculaire" de recours aux cabinets de conseil par l'État depuis l'entrée en fonction d'Emmanuel Macron. Les principales interrogations portaient sur la collaboration avec le cabinet américain McKinsey, avec lequel un contrat de 12,3 millions d'euros avait été signé pendant la crise sanitaire liée au Covid-19 et un autre de 3,88 millions d'euros pour gérer la mise en œuvre de la réforme des APL.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV