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Musique

Eurovision: l'exclusion du candidat néerlandais Joost Klein, une première depuis la création du concours

La participation du concurrent néerlandais Joost Klein à l'édition 2024 de l'Eurovision a été suspendue en raison d'un incident. Une plainte a été déposée par une "femme membre de l'équipe de production", selon l'Union européenne de radiodiffusion.

Une première dans l'histoire d'un concours pas exempte de polémiques. Le néerlandais Joost Klein, candidat à l'édition 2024 de l'Eurovision, dont la finale se tient ce samedi 11 mai dans la soirée, en Suède, a été exclu du concours de chant après un "incident". Une situation inédite pour un candidat en pleine compétition depuis sa création en 1956.

Demandes d'exclusion d'Israël

Officiellement apolitique, l'Eurovision a pourtant été à plusieurs reprises secouée par des questions géopolitiques. Cette année, en raison de la guerre opposant Israël et le Hamas, après l'attaque meurtrière du 7 octobre dernier, plusieurs pays ont notamment demandé l'exclusion de l'État hébreu de la compétition.

La première chanson choisie par la candidate israélienne, Eden Golan, avait en outre été refusée par les organisateurs de l'événement musical. La raison? Le morceau "Pluie d'octobre" était perçu comme une référence aux victimes de l'attaque menée par le Hamas palestinien en Israël le 7 octobre et considéré comme trop chargé politiquement.

Pour certains commentateurs, les paroles comme "il n'y a plus d'air à respirer" et "c'étaient tous de bons enfants, chacun d'entre eux" évoquaient les victimes de l'attaque du Hamas.

La jeune femme de 20 ans a modifié les paroles de la chanson, désormais appelée "Hurricane" (ouragan) et est autorisée à participer au concours. Si le morceau ne mentionne plus aussi directement le conflit entre Israël et le Hamas, divers médias et observateurs israéliens estiment qu'il y fait implicitement toujours référence.

La Russie et la Biélorussie absentes

Un autre pays sera en revanche absent cette année, il s'agit de la Russie, exclue du concours en 2022. En cause, non pas directement l'offensive russe en Ukraine, survenue en février cette année-là, mais les radiodiffuseurs russes, accusés par l'Union européenne de Radio-Télévision (UER) de "manquements persistants à leurs obligations de membre et pour avoir violé les valeurs du service public", selon son directeur général Noel Curran. Plus précisément, la proximité des chaînes avec le Kremlin et sa promotion du conflit contre l'Ukraine leur étaient reprochées.

La situation avec Israël est donc considérée comme différente. "Nos organes directeurs (...) ont convenu que le radiodiffuseur public israélien Kan satisfaisait à toutes les règles du concours pour cette année et qu'il pouvait participer comme il l'a fait au cours des 50 dernières années", a déclaré l'UER en réponse aux critiques.

La Biélorussie est elle aussi exclue de l'Eurovision depuis 2021. Elle avait présenté cette année-là une chanson intitulée Ya Nauchu Tebya (I’ll Teach You) (je t'apprendrai ndlr), qui avait été considérée comme non éligible en raison de son sous-texte politique.

Tous les soirs dans Le titre à la une, découvrez ce qui se cache derrière les gros titres. Céline Kallmann vous raconte une histoire, un récit de vie, avec aussi le témoignage intime de celles et ceux qui font l'actualité.
Israël, Ukraine... Comment les candidats à l'Eurovision placent des messages politiques
17:15

Un nouveau morceau a été proposé, plus nuancé, mais il ne répondait toujours pas aux normes, et le pays a été disqualifié, faute de temps pour en enregistrer un autre. Il ne participe plus au concours depuis.

Des pays se retirent d'eux-mêmes

Les années passées, plusieurs pays ont refusé ponctuellement de leur propre chef de participer à l'Eurovision.

Ce fut notamment le cas de la Géorgie en 2009, alors que le concours se tenait à Moscou cette année-là. L'ancienne république soviétique avait préféré renoncer après que sa chanson "We don't want put in" ("nous ne voulons pas en faire partie", faisant un jeu de mot avec Vladimir Poutine) a été refusée au motif qu'elle raillait l'actuel président russe, à l'époque Premier ministre.

En 2012, la Turquie annonce pour sa part qu'elle n'enverra plus de candidat au concours, officiellement parce qu'elle se dit insatisfaite du système de vote qui n'accorde pas assez d'importance aux votes du public et invoquant des audiences trop faibles. Des observateurs évoquent cependant une décision motivée par le tournant conservateur du pays.

Juliette Desmonceaux