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"Il y a un prédateur en liberté": Adriana Karembeu témoigne sur BFMTV d'une tentative de viol d'un réalisateur français

Adriana Karembeu est revenue ce vendredi 3 mai sur le plateau de BFMTV sur la tentative de viol dont elle a été victime de la part d'un célèbre réalisateur français "il y a 20 ans". Un cinéaste dont elle a "balayé" le nom et le prénom.

Adriana Karembeu raconte dans Libre, un livre autobiographique paru jeudi 2 mai aux éditions Leduc avoir été agressée sexuellement par "un célèbre réalisateur" français qui aurait tenté de la violer mais dont elle a "balayé le nom".

Elle est revenue sur son témoignage ce vendredi 3 mai sur le plateau du Live Switek sur BFMTV. "Quand on pose sur les mots que le papier, c'est une libération. Il faut extérioriser ce qu'on a en soi. C'est mon histoire que j'ai écrit pour ma fille. Sans filtre."

"Je rencontre un réalisateur pour un film. Je n'ai pas son nom. J'ai oublié qui il était. C'était il y a vingt ans", raconte-t-elle avant d'ajouter: "C'était une tentative de quelque chose. Il n'est pas allé (jusqu'au bout) car je me suis défendue."

"Un pauvre type"

Le réalisateur, "qui a déjà plusieurs films à son actif" selon la mannequin, l'aurait accueillie chez lui "avec un sourire". Après avoir discuté de son scénario, il se serait levé et se serait approché d'elle pour l'embrasser "violemment".

"J'avais entre 30 et 35 ans", se souvient-elle sur BFMTV. "J'ai trouvé ça dégueulasse et je suis partie. J'ai mis cette histoire de côté, ce que je regrette aujourd'hui. À l'époque, je me suis dit que c'était un pauvre type."

"J'ai une carapace, j'ai mis de côté, j'ai pris une douche. Il n'y avait pas d'acte mais aujourd'hui, je me dis que c'est déjà un geste de trop. Ça ne devrait arriver à personne", poursuit l'animatrice avant de lancer: "Il y a un prédateur en liberté."

Pour sa fille

Adriana Karembeu se souvient d'avoir revu le réalisateur "à peu près trois semaines plus tard" dans un restaurant. "Il a eu l'audace de venir et de me dire bonjour avec un grand sourire. Je n'en avais pas parlé à mon mari de l'époque. Je me suis dit qu'il m'avait fait du mal et que je le protégeais à nouveau."

La mannequin dit aussi avoir voulu témoigner pour sa fille et "toutes les jeunes filles qui peuvent se retrouver dans la même situation et n'ont pas forcément un caractère comme le mien." "Heureusement que #MeToo est arrivé."

Adriana Karembeu dit qu'elle a eu "énormément de chance" avec sa carrière et qu'elle n'a subi aucune attaque sexiste ou agression sexuelle. "Avec le recul, ma carrière a été plutôt tranquille. Je n'ai pas fait beaucoup de mauvaises rencontres sauf (celle avec ce réalisateur)."

#Metoo du cinéma français

Ce témoignage d'Adriana Karembeu intervient dans un contexte d'introspection du cinéma français avec de nombreuses personnes du milieu accusant d'agressions sexuelles des figures comme Gérard Depardieu, Jacques Doillon ou Benoît Jacquot.

Dans la foulée des accusations de Judith Godrèche contre Jacques Doillon et Benoît Jacquot, des comédiennes comme Isild Le Besco ou Juliette Binoche ont aussi dénoncé les comportements d'une partie de l'industrie cinématographique française.

L'Assemblée nationale a approuvé à l'unanimité jeudi la création d'une commission d'enquête chargée d'étudier les "abus et violences" dont sont victimes les mineurs et les majeurs dans les secteurs du cinéma, de l'audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité. La création de cette commission d'enquête répond à une demande formulée à plusieurs reprises par l'actrice Judith Godrèche.

Adriana Karembeu a aussi abordé sur BFMTV "les humiliations" et "les remarques" "abominables" de son père lors de son enfance dans les années 1970. "J'ai l'impression que je n'existe pas et que je ne devrais pas exister", explique-t-elle avec émotion.

https://twitter.com/J_Lachasse Jérôme Lachasse Journaliste BFMTV