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Cinéma

#Metoo dans le cinéma: Mediapart dément détenir une liste d'auteurs de violences sexuelles

La 77e édition du Festival de Cannes va mettre à l'honneur de grands noms du cinéma mais de nouveaux artistes devraient faire parler d'eux

La 77e édition du Festival de Cannes va mettre à l'honneur de grands noms du cinéma mais de nouveaux artistes devraient faire parler d'eux - LOIC VENANCE © 2019 AFP

Mediapart dément détenir une liste de figures du cinéma accusées de violences sexuelles. Une rumeur persistente voulait que le média s'apprête à la révéler en marge du Festival de Cannes qui s'ouvre ce mardi 14 mai.

Le Festival de Cannes, comme le site d'investigation Mediapart, ont répondu à des rumeurs sur une prétendue liste d'auteurs de violences sexuelles planant sur le cinéma français, forgées sur les réseaux sociaux et relayées par des médias. L'écho donné à cette "liste" d'auteurs présumés de violences sexuelles menaçait de devenir le sujet de cette 77e édition, qui démarre ce mardi 14 mai.

Mediapart, qui joue depuis plusieurs années un rôle central dans la libération de la parole autour des violences sexuelles, a clairement démenti lundi 13 mai détenir une "liste" d'auteurs présumés d'agressions appartenant au milieu du cinéma. Et a dénoncé "le spectacle médiatique pathétique" donné par ceux qui y ont donné crédit.

"Depuis plusieurs jours, nous assistons, médusé·es, au parcours fou d'une prétendue 'liste', voire d'une 'liste noire' d'auteurs de violences sexistes et sexuelles que Mediapart s'apprêterait à révéler en ouverture du Festival de Cannes", déplore le site d'information.

"Une rumeur émanant d'un compte complotiste"

"C'est faux, évidemment", poursuit Mediapart, qui insiste sur son travail d'enquête et de croisement des sources. Il dénonce "une rumeur émanant d'un compte complotiste, reprise sur les réseaux sociaux, alimentée par plusieurs médias et finissant dans les journaux d'information d'une matinale".

Au final, "la rumeur (...) offre une esquive à celles et ceux qui ne veulent entendre ni Judith Godrèche, ni Adèle Haenel, ni Isild Le Besco et tant d'autres", dénonce le média, citant ces actrices qui ont toutes pris la paorle pour dénoncer des violences sexuelles. "Qui refusent de bousculer leurs certitudes, de questionner le cinéma, le rôle de l'image et de l'art dans nos représentations et la reproduction des rapports de domination et de pouvoir".

Thierry Frémaux prend la parole

Le délégué général du festival Thierry Frémaux a lui aussi balayé ces bruits: "Il n'y a pas de polémiques qui vienne du festival", a assuré celui qui avait été critiqué l'an dernier pour avoir accueilli le come-back de Johnny Depp, après son procès retentissant contre son ex-épouse Amber Heard sur fond d'accusations de violences conjugales.

"On a précisément pris soin de faire en sorte que l'intérêt majeur de ce pour quoi nous sommes tous ici reste le cinéma", a insisté l'homme fort du Festival. "Comme il n'y a pas de polémiques, on les invente ou on les amplifie", a-t-il déploré.

#MeToo présent

La question des violences sexuelles dans le cinéma sera, malgré tout, centrale à cette édition du Festival de Cannes. Judith Godrèche sera présente mercredi 15 mai; la comédienne, qui a accusé de viols deux figures du cinéma d'auteur, Benoît Jacquot et Jacques Doillon, présentera un court-métrage. "Moi aussi" est réalisé avec un millier de victimes de violences sexuelles ayant répondu à son appel.

En outre, l'actrice Camille Cottin, maîtresse de cérémonie, a annoncé des "prises de paroles de personnalités fortes, puissantes" au sujet des violences sexuelles.

Par ailleurs, lundi soir, à la veille de l'ouverture du festival, neuf femmes, la plupart anonymement, ont pris la paorle dans le magazine Elle pour accuser Alain Sarde, un important producteur de cinéma français, de les avoir violées ou agressées sexuellement lorsqu'elles étaient mineures ou jeunes actrices.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret avec AFP Journaliste culture et people BFMTV