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Sciences Po Paris: fin de l'intervention de police, 91 militants pro-palestiniens évacués

Le Comité Palestine devait tenir un point presse devant l'établissement, rue Saint-Guillaume, au centre de Paris, mais la rue était bloquée par les forces de l'ordre ce vendredi 3 mai.

Les principaux bâtiments de Sciences Po Paris étaient fermés ce vendredi 3 mai au matin, par décision de la direction en raison d'une nouvelle occupation par quelques dizaines d'étudiants mobilisés pour Gaza, ont constaté BFMTV et l'AFP.

Selon notre journaliste sur place, les policiers ont procédé en fin de matinée à une intervention et sont entrés à l'intérieur. Cette dernière s'est fait dans le calme, aucun heurt n'a éclaté avec les forces de l'ordre. 91 personnes ont été évacuées, selon la préfecture de police de Paris.

Certains étudiants ont quitté d'eux même l'établissement. Toutefois, une cinquantaine refusaient de quitter les locaux et ont été évacués par les policiers.

Jack, étudiant de Sciences Po qui était présent à l'intérieur cette nuit et a été délogé ce vendredi matin refuse de parler d'échec de la mobilisation: "Moi je pense que ce n'est pas un échec (l'évacuation, NDLR), on a pu montrer notre soutien au peuple palestinien, on a pu en appeler à d'autres, on a été visible."

"Nous réclamons que la direction de Sciences Po lâche ses partenariats avec des universités qui sont impliquées avec l'armée israélienne, avec l'industrie de l'armement israélien", explique ce dernier qui précise qu'aucune décision n'a pour l'heure été prise quant au blocage des partiels la semaine prochaine.

Rassemblement devant Sciences Po

Une petite centaine d'étudiants de Sciences Po Paris, mais aussi d'autres universités, se sont finalement rassemblés devant les locaux de l'école pour soutenir les étudiants de l'intérieur. Plusieurs escadrons de gendarmerie et de CRS ont été déployés sur place pour éviter les mouvements de foule et tout débordement.

Les actions menées par des étudiants en soutien à Gaza ont lieu principalement dans des établissements Sciences Po à travers la France, mais peu au sein des universités, alors qu'aux États-Unis les campus d'une quarantaine d'universités connaissent une vague de mobilisation, avec des interventions musclées de la police.

Place de la Sorbonne, à quelques centaines de mètres de Science Po Paris, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) devait tenir pendant une bonne partie de la journée une "table du dialogue", avec plusieurs invités, dont le dessinateur Joann Sfar ("Le chat du rabbin").

"Nous voulons prouver qu'il n'est pas vrai qu'on ne peut pas parler du conflit israélo-palestinien. Pour cela, il faut mettre de côté ceux qui pointent du doigt les étudiants juifs comme complices du génocide", a déclaré le président de l'UEJF, Samuel Lejoyeux, sur Radio J.

5.000 à 6.000 étudiants

À Lille, l'entrée de l'ESJ (l'école de journalisme de Lille) était toujours bloquée, selon une journaliste de l'AFP. Les étudiants venus passer leurs examens à Sciences Po Lille entraient par l'arrière du bâtiment, après contrôle de leurs cartes d'étudiant.

Ce jeudi soir, la direction de Sciences Po Paris - qui accueille dans la capitale 5.000 à 6.000 étudiants - avait annoncé la fermeture de ses principaux locaux et invité étudiants et salariés à faire du télétravail.

Après un débat interne sur le Proche-Orient organisé jeudi matin par la direction, que les étudiants du Comité Palestine ont jugé "décevant", ces derniers effectuent un "sit-in pacifique" dans le hall de l'école et six d'entre eux ont entamé une grève de la faim, "en solidarité avec les victimes palestiniennes".

À l'issue de ce débat de deux heures, auxquels ont participé professeurs et étudiants, l'administrateur provisoire de l'école, Jean Bassères, a répété qu'il n'était pas question, comme le réclament certains étudiants, d'"investiguer" les relations de Sciences Po avec des universités israéliennes.

Alixan Lavorel avec AFP