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"Qu'on me permette de mourir": Claudette, atteinte de la maladie de Parkinson, attend la loi sur la fin de vie

L'octogénaire, atteinte de la maladie de Parkinson et d'un dérèglement sévère de sa pression artérielle, ne peut aujourd'hui plus se déplacer. Cette habitante de Chavanoz attend le projet de loi sur la fin de vie promis par Emmanuel Macron pour obtenir "une mort accompagnée" et témoigne sur BFM Lyon.

"Il n'y a pas d'autre solution." Claudette, habitante de Chavanoz (Isère) âgée de 80 ans, attend la loi sur la fin de vie promise par Emmanuel Macron ce week-end. Dans une interview donnée ce samedi 9 mars, le président de la République a annoncé présenter en avril un projet de loi.

C'est tout ce qu'espère Claudette, atteinte de la maladie de Parkinson ainsi que d'un dérèglement sévère de sa pression artérielle, deux pathologies qui l'empêchent aujourd'hui de se déplacer.

"Ça tremble de partout. Non, vraiment, j'en ai marre", déclare l'octogénaire au micro de BFM Lyon. "J'ai envie de mourir, si on me le permettait.

"C'est pas une vie"

Depuis quelques mois, les symptômes de Claudette se sont aggravés, lui causant beaucoup de souffrance. Elle doit prendre 21 cachets tous les jours pour apaiser ses douleurs. Son mari, Bernard, l'aide au quotidien, et souffre lui aussi de voir sa femme ainsi.

"De la voir souffrir constamment... Là, elle ne dit rien, mais je sais qu'elle souffre. C'est pas une vie. Il y a 6-7 mois, elle était contente, elle faisait le tour de la maison. Après, j'ai acheté le fauteuil, je la promenais. Et maintenant, on ne peut plus", déplore-t-il.

Depuis au moins deux ans, Claudette demande un protocole de suicide assisté, aujourd'hui illégal en France. Il y a cinq mois, elle a déjà tenté de mettre fin à ses jours.

"Je souffre intérieurement de me trouver dans cet état-là. Je ne mange plus. Je ne suis pas courageuse pour ça", déclare Claudette.

Claudette demande "une mort accompagnée"

Aujourd'hui, elle attend "que l'État décide quelque chose", afin qu'elle puisse mourir de façon assistée.

"Je voudrais une mort accompagnée, mourir dans le calme, ne pas avoir mal nulle part. Ne pas sentir la mort, c'est tout ce que je demande, qu'on m'accompagne, qu'on me permette de mourir", insiste l'octogénaire à bout de force. "Suicidez-moi, je n'ai pas le courage", ajoute-t-elle.

La famille de Claudette la soutient dans sa décision. Dans son interview donnée aux journaux La Croix et Libération, Emmanuel Macron avait expliqué les conditions d'accès à "l'aide à mourir" prévue par le projet de loi sur la fin de vie.

Les patients majeurs, "capables d'un discernement plein et entier", atteints d'une "maladie incurable" avec "pronostic vital engagé à court ou moyen terme" et subissant des souffrances "réfractaires" (ne pouvant être soulagées) pourront "demander à pouvoir être aidés afin de mourir", a-t-il expliqué. Le Premier ministre Gabriel Attal avait quant à lui déclaré que le projet de loi "pourra être examiné" à l'Assemblée nationale à compter du 27 mai prochain.

Jade Theerlynck avec Laurène Rocheteau