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Palestine

Guerre à Gaza: Netanyahu évoque un bilan de 30.000 morts, dont la moitié de combattants du Hamas

Le Premier ministre israélien estime qu'environ "14.000 combattants ont été tués et probablement environ 16.000 civils", soit un total de 30.000 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.

Le Premier ministre israélien évoque pour pour la première fois un bilan de 30.000 morts dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre après les attaques du 7 octobre, dont environ la moitié seraient "des combattants du Hamas", dans un podcast réalisé ce dimanche 12 mai.

Environ "14.000 combattants ont été tués et probablement environ 16.000 civils ont été tués", a affirmé Benjamin Netanyahu.

Jusqu'ici, les bilans du nombre de morts à Gaza étaient donnés notamment par le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza. Il estime que plus de 35.000 personnes, majoritairement des femmes et des enfants ont péri depuis le début de l'offensive israélienne consécutive à l'attaque du 7 octobre.

Benjamin Netanyahu a insisté sur le fait que son bilan global était inférieur à celui annoncé par le mouvement islamiste. Les chiffres qui comtabilisent le nombre de morts à Gaza sont difficiles à vérifier. Récemment, l'ONU a cessé de relayer les statistiques du bureau de presse du gouvernement gazaoui, qui s'avéraient incohérents. L'organisation utilise désormais les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.

Selon l'ONU, ce changement n'implique pas une révision à la baisse du bilan, qui démeure autour des 35.000 morts, dont seulement 25.000 sont identifités, toujours d'après les Nations Unies. Par ailleurs, le président turc a indiqué que "plus de 1.000 membres du Hamas" sont actuellement hospitalisés sur son térritoire pour y être soignés, réaffirmant qu'il "ne considère pas le Hamas comme une organisation terroriste".

Inquiétude pour les victimes civiles

"Même si nous sommes confrontés à un ennemi particulièrement cynique, nous avons réussi à maintenir le ratio civils/combattants tués" à "environ un pour un", a déclaré Benjamin Netanyahu au podcast Call Me Back.

Les États-Unis, principal allié d'Israël, ont encore répété lundi soir que l'armée israélienne "peut et doit en faire plus pour assurer la protection des civils", sans donner de chiffres.

Mi-avril, le Haut-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Volker Türk, avait souligné que les enfants "payent de façon disproportionnée le prix ultime de cette guerre".

Un des objectifs affiché de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza est d'"anéantir" le Hamas, dont l'attaque le 7 octobre a entraîné la mort plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 128 restent captives à Gaza, dont 36 considérées mortes, selon l'armée.

Frappes et opérations à Rafah

Dans ce podcast, Benjamin Netanyahu répète qu'Israël a fait dès le début "des efforts pour minimiser les pertes civiles comme aucune autre armée ne l'a fait". Il prend pour preuve les tracts et messages vocaux envoyés à des dizaines de milliers de familles des quartiers de l'est de Rafah, pour les enjoindre d'évacuer avant des bombardements et "opérations ciblées" dans la zone.

Israël affirme que la ville abrite les derniers bataillons du Hamas et martèle son intention d'y mener une opération terrestre d'ampleur. Mais, selon l'ONU, la ville abrite aussi 1,4 million de civils -habitants et Gazaouis déplacés par les combats dans le reste de Gaza-, faisant craindre un carnage.

Depuis une semaine, Israël défie l'opposition de la communauté internationale, notamment celle de son principal allié Washington, et des chars et des troupes mènent des opérations de plus en profondément dans l'est de Rafah, appuyés par des frappes aériennes.

Cela a provoqué l'exode de près de 360.000 personnes de l'est de Rafah, selon l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), qui a averti qu'"aucun endroit n'est sûr" dans la bande de Gaza, largement dévastée par sept mois de guerre.

MC avec AFP