BFMTV
Iran

Iran: l'hélicoptère du président Raïssi impliqué dans un "accident" et toujours introuvable

Le président iranien Ebrahim Raïssi à Téhéran le 2 avril 2024. (Photo d'archive)

Le président iranien Ebrahim Raïssi à Téhéran le 2 avril 2024. (Photo d'archive) - AFP

Le président iranien Ebrahim Raïssi était à bord de l'appareil en compagnie notamment du ministre de l'Intérieur. Les recherches pour retrouver l'hélicoptère ce dimanche sont compliquées par les conditions météorologiques.

Un hélicoptère de la présidence de l'Iran a été impliqué ce dimanche 19 mai dans un "accident" dans le nord-ouest du pays, ont annoncé les médias officiels. Selon eux, le président Ebrahim Raïssi est l'un des passagers à bord et l'incertitude demeure sur son sort.

Selon l'agence de presse officielle IRNA, le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, le gouverneur de la province et le principal imam de la région figuraient parmi les passagers de l'appareil en plus d'Ebrahim Raïssi.

Le convoi présidentiel était constitué de trois hélicoptères. Les deux autres appareils ont pu atterrir sans encombre à Tabriz, la grande ville du nord-ouest, indique Tasnim, une agence de presse iranienne.

D'après la télevision d'État, l'accident s'est produit près de Jolfa, une ville à proximité de la frontière avec l'Azerbaïdjan, à environ 600 kilomètres au nord-ouest de Téhéran. Ebrahim Raïssi s'est rendu dimanche dans la province de l'Azerbaïdjan orientale, où il a notamment inauguré un barrage en compagnie du président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, à la frontière entre les deux pays.

Des recherches difficiles à cause du brouillard

Des recherches ont été lancées pour retrouver l'hélicoptère mais elles sont rendues difficiles par les "conditions météorologiques défavorables", dont le brouillard, a indiqué le ministre de l'Intérieur Ahmed Vahidi à la télévision d'État, en évoquant un "atterrissage brutal" de l'appareil sans donner de détails.

"Cela peut prendre du temps pour atteindre la zone de l'hélicoptère", a-t-il ajouté.

L'agence Irna a ajouté que "plus de 20 équipes de secours dotées d'un équipement complet, notamment de drones et de chiens de sauvetage", avaient "été envoyées sur place". Plusieur pays voisins de l'Iran, dont l'Irak, l'Azerbaïdjan et l'Arabie saoudite, ont proposé d'aider Téhéran dans les recherches.

Le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a lui appelé les Iraniens à "ne pas s'inquiéter" et a assuré qu'"il n'y aura pas de perturbation" pour le pays.

"Priez tous pour la santé de ces serviteurs", a-t-il ajouté dans un discours devant des familles de membres des Gardiens de la révolution.

Un président ultraconservateur

Ebrahim Raïssi, un ayatollah de 63 ans, avait été élu président en juin 2021 avec 72% des voix à l'issue d'un scrutin marqué par une participation peu élevée (moins de 49%), la plus faible pour une élection présidentielle dans l'histoire de la République islamique.

Considéré comme un ultraconservateur, toujours coiffé de son turban noir et vêtu d'un long manteau de religieux, il avait succédé au modéré Hassan Rohani, qui l'avait battu à la présidentielle de 2017 et ne pouvait plus se représenter après deux mandats consécutifs.

Ebrahim Raïssi est sorti renforcé à l'issue des législatives qui se sont tenues en mars, premier scrutin national depuis le mouvement de contestation qui a secoué l'Iran fin 2022 à la suite du décès de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict de la République islamique. Le président iranien s'était alors félicité d'"un nouvel échec historique infligé aux ennemis de l'Iran après les émeutes" de 2022.

Né en novembre 1960 dans la ville sainte chiite de Machhad, au nord-est de l'Iran, Ebrahim Raïssi a effectué l'essentiel de sa carrière dans le système judiciaire, en étant notamment procureur général de Téhéran puis procureur général du pays. Commel le rappelle Associated Press, le dirigeant fait l'objet de sanctions américains en raison de son implication dans l'exécution de milliers de prisonniers politiques en 1988, année de la fin de la guerre ayant opposé l'Iran à l'Irak.

Vincent Gautier