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Interrogations sur l'état de santé de Kim Jong-un après une possible opération chirurgicale

Kim Jong-un, photographié le 11 avril 2020 à Pyongyang.

Kim Jong-un, photographié le 11 avril 2020 à Pyongyang. - STR

Le dirigeant nord-coréen n'est pas apparu le 15 avril, lors de la célébration la plus importante du pays. Un média en ligne a assuré que Kim Jong-un avait subi une opération pour des problèmes cardio-vasculaires, suscitant un déluge d'interrogations.

La Corée du Nord a célébré le 15 avril le 108e anniversaire de la naissance du fondateur du régime, Kim Il-sung, qui est le grand-père du dirigeant actuel Kim Jong-un. Cette date est de loin la plus importante du calendrier politique au Nord, mais Kim Jong-un n'a été vu sur aucune des photographies diffusées par la presse officielle. Cette absence a lancé les premières spéculations autour de l'état de santé du dirigeant de 36 ans.

Des problèmes cardio-vasculaires?

Daily NK, un média en ligne géré essentiellement par des Nord-Coréens ayant fait défection, a affirmé que le leader nord-coréen avait été opéré en avril pour des problèmes cardio-vasculaires, et qu'il était en convalescence dans une villa dans la province de Phyongan du Nord.

"La raison du traitement cardio-vasculaire urgent qu'a subi Kim était son tabagisme excessif, son obésité et sa fatigue", affirme Daily NK en citant une source nord-coréenne non identifiée.

Cette information n'a pas été confirmée. Mais elle a suscité un déluge d'interrogations. Citant un responsable américain, CNN rapporte de son côté que Washington "étudie des informations" selon lesquelles Kim Jong-un est "en danger grave après une opération chirurgicale", sans dire si ces "informations" sont en fait l'article de Daily NK.

Un autre responsable déclare à CNN que cette information est crédible, sans toutefois s'avancer sur l'état de gravité de la santé du leader nord-coréen.

La Corée du Sud n'a "rien à confirmer"

"Nous n'avons rien à confirmer et aucun mouvement particulier n'a été détecté en Corée du Nord", a déclaré dans un communiqué un porte-parole de la Maison bleue, la présidence sud-coréenne.

Certains responsables sud-coréens ont cependant fait part de leurs doutes quant à la crédibilité des informations de Daily NK. Moon Chung-in, conseiller à la sécurité du président sud-coréen Moon Jae-in, a dit à l'AFP n'avoir rien entendu de spécial concernant la santé du dirigeant nord-coréen.

La couverture de l'actualité nord-coréenne est particulièrement compliquée, en particulier pour tout ce qui a trait à la vie privée de Kim Jong-un, qui est un des secrets les mieux gardés du régime. Le ministère sud-coréen de l'Unification, qui gère les questions intercoréennes, et celui de la Défense, se sont refusés à tout commentaire.

Les experts appellent à la "plus grande prudence"

La dernière fois que les médias nord-coréens ont fait état des activités de Kim Jong-un remonte au 12 avril. Mais ce n'est pas la première fois que son "absence" alimente toute sorte de spéculations. En octobre 2014, le dirigeant avait déjà disparu pendant 40 jours, avant de refaire son apparition. Les renseignements sud-coréens avaient par la suite déclaré qu'on lui avait retiré un kyste à la cheville. Certains experts ont donc appelé à la plus grande prudence.

"Il est facile de se tromper" avec Kim Jong-un, a déclaré à CNN John Delury, professeur de relations internationales à l'Université Yonsei de Séoul. "Il n'y a aucune confirmation à ce stade et il est trop tôt pour tirer des conclusions sur son état de santé", a estimé à l'AFP Ahn Chan-il, un transfuge du Nord devenu chercheur à Séoul. 

Ce dernier a toutefois relevé qu'une opération du coeur impliquait du matériel médical de pointe qui ne se trouve "que dans des établissements de Pyongyang". Il ne serait "pas raisonnable" de le transporter ailleurs pour l'opération.

Salomé Vincendon avec AFP