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Ukraine: un combattant français raconte l'enfer qu'il vit sur le front depuis près d'un an et demi

Seize mois après son arrivée en Ukraine pour combattre les troupes russes, ce Français de 31 ans a partagé sur BFMTV son expérience de la guerre, notamment à Bakhmout, théâtre de violents affrontements depuis de longs mois.

Du "déclic" après le massacre de Boutcha aux combats acharnés sur le front à Bakhmout. Depuis près de 16 mois, un Français de 31 ans est commandant d'un groupe d'assaut de la légion internationale aux côtés de l'armée ukrainienne. Il fait partie des près de 300 Français à s'être engagés en Ukraine depuis février 2022. Une confrontation quotidienne à la mort qu'il vit, presque impassible, dans le seul but de faire son devoir.

"Je ne ressens pas de fierté, je ne ressens pas de joie. Quand je tire sur quelqu'un, je ne le fais pas avec de la haine. Ce n'est pas jouissif", a-t-il confié à BFMTV.

Flash - c'est son nom de combat - s'est rappelé le moment où il a décidé de s'engager dans l'armée du président Volodymyr Zelensky: "Après la publication des images du massacre de Boutcha, cela a fait un déclic et je me suis dit: 'C'est parti.'" En effet, début avril 2022, alors que l'armée russe abandonnait progressivement ses positions autour de Kiev, les autorités ukrainiennes ont découvert plus de 400 corps dans les environs de Boutcha, devenue le symbole international des exactions perpétuées par l'envahisseur russe.

"Il n'y a pas de marche arrière"

Une fois arrivé sur le front à l'est de l'Ukraine, Flash a été confronté à une réalité brutale et cruelle. Lui qui documente la guerre en filmant ses faits d'armes a immédiatement été mis en grande difficulté: "J'ai passé quasiment six heures dans un trou de combat avec un autre soldat et on a pris des pruneaux (mot utilisé pour désigner des obus, NDLR) sur la gueule. À ce moment, on se dit: 'Je suis tout petit, tout fragile et je ne peux rien faire.'"

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Depuis, le Français est devenu expérimenté, notamment grâce à des combats face aux miliciens du groupe russe Wagner sur le front à Bakhmout, ville de l'est de l'Ukraine, théâtre de violents affrontements à partir de l'automne 2022.

"Il faut être le plus agressif possible, le plus rapide possible, ça passe ou ça casse. C'est une grosse montée de stress, cela revient à sauter d'une falaise et on se dit qu'il n'y a pas de marche arrière", a-t-il assuré sur notre antenne.

Le ressortissant français le martèle: il restera en Ukraine jusqu'à la fin, quelle qu'elle soit.

Nicolas Coadou et Gabriel Haurillon