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Ukraine

Guerre en Ukraine: face au "silence" de Volodymyr Zelensky, des familles de soldats disparus manifestent

Près de 200 personnes ont manifesté ce lundi pour dénoncer le manque de communication de Kiev sur le sort reservé à leurs proches portés disparus ou faits prisonniers par l'armée russe.

Fustigeant le "silence" du président Volodymyr Zelensky et du commandement militaire, des familles de soldats ukrainiens portés disparus ou faits prisonniers ont manifesté ce lundi à Kiev, en Ukraine.

Près de 200 personnes, surtout des femmes, se sont rassemblées dans le centre de la capitale ukrainienne, puis ont marché jusqu'à un barrage militaire, près des bureaux de Volodymyr Zelensky, pour exiger d'être reçus par le président.

Des soldats "envoyés à l'abattoir"

"Zelensky! Zelensky!", ont-elles scandé, certaines en pleurs, criant leur colère aux soldats et policiers postés là. "Vous emmenez nos hommes à l'abattoir", a crié une femme.

"Où sont-ils ? Rendez-nous nos enfants", hurlait une autre manifestante.

La guerre dure depuis 600 jours et la contre-offensive ukrainienne fait peu de progrès. Les familles se plaignent du peu d'informations obtenues après du commandement militaire qui, accusent-elles, souvent refuse de leur parler. Les diverses unités où servaient leurs proches se battent principalement dans le Donbass (est) et la Russie n'a pas fourni de listes complètes des prisonniers de guerre, ni d'accès aux centres de détention.

"Nos autorités gardent le silence"

Le chef d'État n'est pas descendu rencontrer les manifestants, mais ces derniers ont pu remettre des lettres à un représentant de la présidence.

Nadia Primak, 16 ans, qui vit à Zaporijia (sud), tient une photo de son père, porté disparu dans la région de Donetsk, et de son frère, 28 ans, qui combattait dans la 36e brigade, prisonnier depuis 18 mois. La famille a eu connaissance du sort de ce dernier, en le voyant sur une vidéo russe.

"Nous sommes venus aujourd'hui parce que nous voulons savoir où est mon père, où est mon frère ... Nos autorités gardent le silence. Pourquoi ne disent-elles rien ?", demande la jeune fille. "Nous voulons la vérité et que les commandants viennent nous parler", renchérit sa mère, Vira. "Mais ils éteignent leur téléphone, alors nous ne pouvons pas les appeler".

E.B. avec AFP