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"Inadmissible": au Brésil, Lula dénonce des barrages filtrants retenant les électeurs

Le candidat de la gauche à la présidentielle au Brésil, Lula, le 17 octobre 2022.

Le candidat de la gauche à la présidentielle au Brésil, Lula, le 17 octobre 2022. - NELSON ALMEIDA / AFP

Les barrages filtrants de la police routière fédérale, qui ont retardé l'arrivée des électeurs aux bureaux de vote pour la présidentielle, ont été levés, annonce le Tribunal supérieur électoral.

Le président du Tribunal supérieur électoral (TSE) du Brésil a annoncé ce dimanche la levée de barrages filtrants de la police routière fédérale (PRF) qui avaient "retardé l'arrivée des électeurs" aux bureaux de vote pour la présidentielle, tandis que la gauche criait au scandale.

"La levée de ces opérations a été décidée, pour éviter les retards d'électeurs" dans les bureaux, a déclaré Alexandre Moraes, président du TSE, en conférence de presse, à un peu plus d'une heure de la fermeture des bureaux de vote.

Des dirigeants du Parti des Travailleurs (PT, à gauche), ont relayé sur les réseaux sociaux de nombreuses vidéos d'autocars transportant des électeurs à l'arrêt, notamment dans les zones rurales du Nord-est, fief électoral de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010).

"Inadmissible", dénonce Lula

"C'est inadmissible ce qui se passe en ce moment dans le Nord-est", a déploré Lula, favori des sondages, sur son compte Telegram.

Mais Alexandre Moraes a précisé, que, malgré les retards, "aucun autocar n'a rebroussé chemin et tous les électeurs ont pu voter". Samedi soir, le TSE avait décidé l'"interdiction de toute opération de la PRF qui porterait préjudice au transport d'électeurs" ce dimanche.

La présidente du PT, Gleisi Hoffmann, a annoncé sur Twitter avoir réclamé l'arrestation du directeur de la PRF, Silvinei Vasques, pour "non-respect" de cette décision du TSE.

Silvinei Vasques est une personnalité très controversée: ce dimanche matin, il avait publié dans une story sur Instagram une image dans laquelle il appelait à voter pour le président d'extrême droite Jair Bolsonaro, adversaire de Lula au second tour.

Plus de 500 barrages enregistrés dans le pays

Selon le quotidien Folha de S. Paulo, plus de 500 barrages filtrants visant à contrôler des autocars ont été enregistrés à la mi-journée dans tout le pays, 70% de plus qu'au premier tour, le 2 octobre.

Nikolas Ferreira, bolsonariste élu récemment député avec le meilleur score de l'élection législative le 2 octobre, a pour sa part défendu la police routière: "la PRF arrête des autocars qui ont été affrétés. L'achat de votes est un crime électoral. Bravo à la PRF".

L'abstention dans les régions les plus pauvres du pays est un facteur qui pourrait s'avérer décisif pour le résultat du second tour, selon les analystes. Lors du premier tour, Lula l'avait emporté avec 48% des voix, contre 43% pour Jair Bolsonaro. "Un coup d'Etat est en cours, avec l'utilisation de la PRF pour empêcher les populations pauvres de voter Lula", a tweeté le politologue Christian Lynch.

E.F. avec AFP