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"Tu vas me manquer": près de 500 personnes réunies aux obsèques de Philippe à Grande-Synthe

La cérémonie a débuté aux alentours de 14h30 ce mercredi à l'église Saint-Jacques de Grande-Synthe. De nombreuses personnes étaient présentes pour soutenir la famille de Philippe, 22 ans, tué lors d'une violente agression dans la nuit du 15 au 16 avril dernier.

Les obsèques de Philippe Coopman, 22 ans, victime le 16 avril d'une agression mortelle après un possible guet-apens via un site de rencontres, se sont déroulées ce mercredi 24 avril dans l'après-midi à Grande-Synthe (Nord) devant près de 500 personnes, venues soutenir la famille après ce drame qui a suscité une immense émotion.

"C'est une horreur. Il faut parler de l'acte tel qu'il est. Je suis dans un mélange de colère, de rage et de tristesse", grince une personne au micro de BFMTV.

De nombreuses personnes connaissaient Philippe

La cérémonie a commencé au son de la chanson "Tu vas me manquer", de Gims, à 14h30 en l'église Saint-Jacques, un bâtiment moderne en briques jaunes à l'entrée duquel l'un des deux frères, Kelvyn, a accueilli les personnes présentes.

"C'est très compliqué. On est entre la colère, l'incompréhension et la tristesse", a témoigné devant l'église Caroline, voisine de la famille de Philippe Coopman et mère de cinq enfants de 10 à 25 ans. Mais "faut être là, faut se soutenir", ajoute-t-elle, un pot de fleurs blanches à la main.

De nombreux habitants connaissaient le jeune homme, animateur dans les écoles de la ville. "C'était une personne très positive et très sociable. On a du mal à comprendre des gestes pareils", raconte Véronique Declercq, une mère au foyer de 52 ans venue à l'église avec son adolescent.

La gorge serrée, elle confie avoir "craqué" quand elle a pris connaissance du drame. "Faut pas être humain pour faire des trucs pareils..."

De son côté, le maire socialiste de la commune, Martial Beyaert, a expliqué à BFMTV ne pas être présent pour "des raisons de sécurité", après avoir reçu des menaces de mort.

Philippe, un jeune homme "aimant" et "aimé de tous"

Une centaine de bouquets de fleurs ont été déposées sur les lieux même de l'agression mortelle, un parking à l'arrière d'une supérette, entre des photos grand format de Philippe Coopman, a constaté une correspondante de l'AFP.

"C'est toujours les meilleurs qui partent...", est-il inscrit, avec une écriture d'enfant, sur une feuille de papier accrochée là, accompagnée d'un dessin de coeur rouge au feutre.

Lors de la marche blanche en hommage au jeune homme vendredi dernier, qui a réuni 1.500 personnes, un de ses amis avait décrit Philippe comme "un jeune homme serviable".

"Il était aimant et aimé de tous. Des criminels s'en sont pris à un innocent et l'ont laissé pour mort sur le bitume. Pour quoi ? Pour rien", avait dénoncé Yacine.

Le troisième mineur de 15 ans mis en examen

Deux mineurs, âgés de 14 et 15 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire vendredi pour l'"assassinat" du jeune homme, mort des suites de coups violents portés à la tête, les enquêteurs retenant à ce stade une possible préméditation.

Un troisième mineur, cousin d'un des deux mis en examen, a été mis en examen ce mercredi 24 avril pour meurtre avec guet-apens et placé en détention provisoire. Il avait été victime de violences aggravées durant le week-end, par deux hommes cagoulés alors qu'il avait rendez-vous via un réseau social, selon ses dires, laissant craindre dans la commune une possible vengeance.

Le maire avait renouvelé dans la foulée un "appel au calme" et le préfet du Nord renforcé le dispositif de sécurité à Grande-Synthe.

Les mis en examen avaient fixé un rendez-vous sur Cocoland

Les deux mis en examen ont reconnu en garde à vue avoir "fixé un rendez-vous" en pleine nuit à Philippe Coopman sur le parking de la supérette via "un site internet de rencontre dénommé Cocoland, en se faisant passer pour une jeune fille mineure", jugeant "répréhensible" de répondre à une telle annonce, avait expliqué la procureure de Dunkerque Charlotte Huet la semaine passée.

"C'est leur version", avait-elle insisté, ajoutant que le vol pourrait aussi constituer leur mobile.

Elle avait aussi annoncé une enquête sur "d'autres agressions" après "des rendez-vous" similaires sur Cocoland et appelé toute victime potentielle à se manifester.

Mais selon sa famille, Philippe Coopman, qui devait bientôt travailler chez Amazon, a été victime d'une méprise et n'était pas la personne visée par ses agresseurs.

Martin Regley avec AFP Journaliste