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Vietnam: la sécheresse et les pénuries d'eau douce affectent les récoltes dans le delta du Mékong

Une culture de riz sur un sol asséché par la canicule dans la province de Ca Mau, dans le delta du Mékong, au sud du Vietnam, le 23 février 2024.

Une culture de riz sur un sol asséché par la canicule dans la province de Ca Mau, dans le delta du Mékong, au sud du Vietnam, le 23 février 2024. - TAN DIEN / AFP

Quelque 80.000 hectares de rizières et de vergers pourraient être dégradés par la sécheresse et l'infiltration d'eau de mer dans les terres arables du delta du Mékong, selon une étude.

Des milliers de Vietnamiens sont confrontés à une "grave" pénurie d'eau potable en raison d'une sécheresse et de la salinisation des sources d'eau douce. Face à cette situation alarmante, une province du sud du pays a déclaré l'état d'urgence ce samedi 6 avril.

Le district Tan Phu Dong, dans la province méridionale de Tien Giang, située dans le delta du fleuve Mékong à quelque 60 km au sud de la capitale économique Ho Chi Minh, est particulièrement touché.

L'eau de mer s'infiltre dans les nappes

L'infiltration d'eau de mer dans les nappes phréatiques et les eaux de surface a sérieusement affecté les récoltes et l'accès à l'eau potable pour des milliers de foyers sur les 43.000 habitants de la zone, a rapporté l'agence de presse officielle VNA.

Les agences gouvernementales sont appelées à "approvisionner les étangs et réservoirs en eau douce pour garantir l'approvisionnement des habitants en eau", a précisé la VNA.

Depuis plus d'un mois, le sud du Vietnam est confronté à une canicule anormalement longue avec, comme conséquence, l'aggravation de l'infiltration d'eau de mer dans le delta du Mékong, un phénomène récurrent pendant la saison sèche mais qui s'amplifie sous l'effet de la chaleur et de la montée du niveau de la mer.

Des récoltes dégradées et un manque à gagner de trois milliards de dollars

Une étude publiée en mars montre que les infiltrations d'eau de mer dans les terres arables du delta du Mékong, une région qui nourrit plusieurs dizaines de millions d'habitants, représentent un manque à gagner annuel de trois milliards de dollars (2,7 milliards d'euros) en raison de récoltes dégradées.

Quelque 80.000 hectares de rizières et de vergers pourraient être affectés par le phénomène, selon cette étude de l'Institut scientifique des ressources en eau, dépendant du ministère de l'Environnement.

En 2016, lors de la plus grave sécheresse enregistrée en 100 ans, 160.000 hectares avaient ainsi été affectés.

MC avec AFP