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Le Kremlin défend "le régime spécial" réservé aux entreprises étrangères quittant la Russie

La liste des obligations pour les entreprises étrangères voulant quitter la Russie s'allonge.

La Russie a défendu mardi "le régime spécial" réservé aux entreprises étrangères voulant quitter le marché national en représailles à l'offensive de Moscou en Ukraine, après la mise en place de nouvelles restrictions concernant la vente d'actifs.

"Compte tenu de la quasi-guerre qui est menée à la Russie par l'Occident collectif, y compris la guerre économique, il y a bien sûr un régime spécial pour ces entreprises occidentales qui quittent la Russie", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. "Evidemment, il ne peut y avoir de sortie libre", a-t-il ajouté.
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Ces propos interviennent après la publication par le quotidien économique britannique The Financial Times d'une information assurant que les autorités russes ont désormais interdit aux entreprises occidentales qui vendent leurs actifs en Russie de retirer le produit de la vente en dollars et en euros.

Cette nouvelle restriction doit ainsi pousser les entreprises à réaliser les opérations en roubles, un moyen de soutenir la devise nationale en difficulté depuis plusieurs mois et plombée par les sanctions.

"La Russie reste un pays ouvert"

Mardi, Dmitri Peskov n'a pas souhaité détailler le nouveau mécanisme en vigueur et a assuré qu'une telle mesure "n'est pas liée à la baisse du taux de change du rouble". Il a aussi affirmé que "la Russie reste un pays ouvert" et "continue d'être intéressée" par les investissements étrangers.

Mais dans les faits, la liste des obligations pour les entreprises étrangères voulant quitter la Russie s'allonge. Une commission spéciale du gouvernement russe doit approuver toutes les transactions importantes impliquant des entreprises de pays qualifiés d'"inamicaux". En outre, les groupes étrangers doivent vendre leurs actifs avec une décote d'au moins 50% par rapport au prix du marché et verser une taxe de sortie à l'Etat russe de 15% de la valeur estimée de l'actif concerné.

Sans compter que l'approbation personnelle du président russe Vladimir Poutine est exigée pour toutes les transactions dans les secteurs stratégiques de l'énergie et de la finance.

Mi-juillet, l'État russe avait pris le contrôle d'actifs dans le pays appartenant aux géants français Danone et danois Carslberg, un message clair envoyé aux pays occidentaux.

OC avec AFP