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Défense

En 2024, une vingtaine de pays de l'Otan atteindront le seuil des 2% de leur PIB en dépense militaire

Après les déclarations de Donald Trump sur la participation des pays européens à l'Otan, un représentant de l'Alliance révèle qu'une vingtaine de pays membres atteindront le seuil des 2% de leur PIB en dépenses militaires.

Donald Trump contre l'Otan? L'ancien président américain a lancé un pavé dans la mare en accusant les pays membres de l'Alliance atlantique de ne pas consacrer au moins 2% de leur PIB dans la défense.

Une source proche de l'Otan affirme que cette année, une vingtaine d'entre eux atteindra cet objectif fixé en 2006 puis rappelée en 2014 lors d'un sommet de l'Otan. Les pays membres, dont 29 sur 31 sont européens, devaient se conformer à cette cible pour 2024.

Ce n'est pour l'heure qu'une estimation précise cette source qui révèle que des données précises seront dévoilées mercredi par le secrétaire général l'Alliance Jens Stoltenberg, lors d'une réunion des ministres de la Défense qui se tiendra à Bruxelles.

Une provocation "trumpienne"

On ne sait pas encore quels pays atteindront la barre des 2%. En 2023, seulement neuf pays membres européens l'avaient atteint avec en tête la Pologne avec 3,9% de son pays consacrés au budget de défense. La France, 1,90%, est proche d'arriver à cet objectif qu'elle devrait atteindre en fin d'année, tandis que l'Allemagne, l'Italie, la Belgique, l'Espagne ou les Pays-Bas sont loin derrière, selon les données publiées par l'Alliance Atlantique.

Dépenses d'armement des pays de l'Otan en pourcentage du PIB.
Dépenses d'armement des pays de l'Otan en pourcentage du PIB. © Otan

Cette augmentation des dépenses militaires a été rappelée la semaine dernière de façon tonitruante par l'ancien président américain Donald Trump. L'invasion russe en Ukraine, le 24 février 2022, a remis cette question au cœur des débats.

Lors d'un meeting de campagne, Trump a dévoilé une conversation qu'il aurait eue avec un dirigeant européen qui lui aurait demandé si les Etats-Unis protégeraient l'Europe si elle été attaquée par la Russie.

"Non, je ne vous protégerai pas. En fait, je les encouragerai à faire ce qu'ils veulent. Vous devez payer vos factures", lui aurait répondu l'ex-président probable candidat républicain pour la prochaine élection.

L'Otan, une machine à cash pour le F-35

Ces propos ont provoqué l'ire de Jens Stoltenberg qui a répliqué dans un communiqué au ton particulièrement ferme. Ce type de déclarations "sape notre sécurité à tous, y compris celle des États-Unis", a réagi le secrétaire général de l'Otan.

En 2016, pendant la campagne électorale, Donald Trump qualifiait déjà l’Otan d'organisation "d’obsolète" et trop coûteuse pour le contribuable américain. Il proposait de faire payer plus les européens en les menaçant de ne plus les soutenir militairement.

Un discours paradoxal avec les ventes d'avions de combat américains F-35 en Europe dont les clients expliquent que ce choix est lié à l'Otan. En 2022, lors de l'annonce d'un contrat de 35 F-35 par l'Allemagne pour 10 milliards de dollars, un diplomate américain en poste à Berlin déclarait que "le programme allemand F-35 assurera la poursuite continue des engagements de l'Allemagne envers l'Alliance et garantira la dissuasion crédible de l'Otan à l'avenir".

Selon Janes, un site spécialisé en aéronautique, Lockheed Martin a déjà vendu près de 500 F-35 dans 10 pays d'Europe et 112 seraient en négociation avec la République Tchèque, la Grèce et la Roumanie. L'Espagne et le Portugal seraient en discussion pour un total de 128 appareils. Soit quelques centaines de milliards de dollars pour le constructeur américain.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama avec AFP Journaliste BFM Éco