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Agriculture

Pour la Fédération du commerce, les lois Egalim ont été "dévoyées au profit des grands industriels"

Layla Rahhou, déléguée générale de la Fédération du commerce et de la distribution a réaffirmé la position des distributeurs sur Egalim 4, demandant plus de transparence de la part des industriels.

Layla Rahhou, nouvelle déléguée générale de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui représente les acteurs du secteur, est revenue sur BFM Business sur les négociations commerciales encadrées par les lois Egalim. Selon elle, l'esprit initial des lois Egalim -assurer une rémunération correcte aux agriculteurs- a été "dévoyé au profit des grands industriels".

Layla Rahhou réaffirme que sa mission est de "rééquilibrer le rapport de force entre les grands industriels et distributeurs".

Un nouveau texte de loi censé préserver les revenus des agriculteurs, dit Egalim 4, devrait être présenté d'ici l'été. La FCD, mobilisée sur le sujet, plaide pour la mise en place effective de contrats de premier niveau entre industriels et agriculteurs afin de supprimer les dérogations qui existent dans certaines filières, notamment la filière viande. Elle demande également la suppression de l'option de non-transparence utilisée par les grands industriels afin de communiquer dès le départ la part de matière première agricole dans la construction des prix.

L'épineuse question des centrales d'achats européennes

Questionnée sur les centrales d'achats européennes, structures dans lesquelles sont regroupés les distributeurs pour peser davantage face à leurs fournisseurs, accusées de contourner la loi française, la déléguée générale dénonce un "contre-feu médiatique". Elle rappelle que ces centrales ne négocient qu'avec des grandes sociétés qui ont très peu de matières agricoles françaises. Elle défend un modèle d'organisation qui permet d'éviter "des prix différents par pays à parité de pouvoir d'achat équivalente" en donnant l'exemple du Coca vendu en Allemagne à un prix sensiblement inférieur.

En effet, le débat autour de l'utilité de ces centrales européennes d'achat ne faiblit pas. Citée par l'AFP, l'Ania, principale organisation représentative des agro-industriels de la grande distribution estime qu'elles peuvent avoir "une utilité" mais à condition d'exclure les produits (...) à forte composante de matières premières agricoles" pour ne pas porter atteinte à la souveraineté alimentaire française.

Marine Landau