Egalim 4: l'agro-industrie ne veut pas "remplacer une loi qui n'est pas appliquée par une nouvelle loi"
Une quatrième loi Egalim est en préparation. Annoncée en février dernier par le Premier ministre Gabriel Attal, cette nouvelle mouture de la législation sur le revenu des agriculteurs devrait cette fois concerner les achats de denrées alimentaires du secteur de la restauration ainsi que les produits de marque de distributeur.
Jean-Philippe André, le président de l'Association nationale des industries alimentaires (ANIA) est sceptique sur l'efficacité de ce futur texte.
"C'est la 12ème séquence en moins de 15 ans que la machine à produire est repartie, a-t-il ironisé ce mercredi sur BFM Business. (...) Il ne faut pas remplacer une loi qui n'est pas appliquée par une nouvelle loi. La crainte qu'on a c'est qu'on va essayer d'ouvrir, on va essayer de sophistiquer mais on va encore complexifier".
Le représentant des grands industriels de l'alimentaire considère cependant que le cadre législatif doit être le même pour les grandes marques que pour les marques de distributeur. Ces dernières ont gagné d'importantes parts de marché en effet ces derniers mois en grande distribution. Mais la priorité du législateur doit être selon lui la simplification.
"Aujourd'hui encore le système est très compliqué pour les PME, ne touchons pas à des lignes rouges (...) et profitons-en pour mettre sur la table des sujets nouveaux comme les centrales internationales, propose-t-il. Tout ce qui est produit en France ou vendu en France même si c'est négocié à l'étranger doit se voir appliquer le droit français, ça va être long mais il faut éliminer de ces négociations internationales tous les produits alimentaires."
Une "quiet period" pendant les négociations
Plus de deux mois après la fin des négociations commerciale, le patron de l'Ania déplore enfin certaines pratiques des distributeurs. Dans une liste de requêtes à l'attention du gouvernement, Jean-Philippe André réclame une "quiet period" durant la période des négociations.
""Quiet period" ça veut dire que quand on est en période de négociation, on devrait s'abstenir de commentaires et de mettre sur la place publique le fait que je sois déréférencé chez vous alors qu'un autre acteur pourrait en tirer profit, estime-t-il. Il ne faut pas le prendre comme un argument pour peser sur les négociations."