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"Désmicardiser" la France: Gabriel Attal veut "un système" pour augmenter plus facilement les bas salaires

Le Premier ministre veut s'attaquer aux exonérations de cotisations sur les bas salaires, qui n'incitent pas, selon lui, à augmenter les travailleurs qui sont rémunérés au Smic.

Gabriel Attal a dit travailler à "un système qui fasse que ça coûte moins cher aux patrons et aux salariés d'augmenter le salaire surtout quand on est proche du Smic", lors d'une interview sur BFMTV ce jeudi 18 avril.

"Quand un employeur veut augmenter quelqu'un qui est au Smic, ça lui coûte 300 voire 400 euros", a-t-il regretté.

En France, "on a beaucoup plus de gens qui ont un salaire proche du Smic, parce que ça coûte cher d'augmenter quelqu'un qui est au Smic parce qu'il y a des exonérations de cotisations patronales", a détaillé le Premier ministre. C'est donc à ces exonérations de cotisations que le chef du gouvernement veut s'attaquer.

"Je pense que l'essentiel, c'est la progression salariale. Quand vous débutez une carrière, vous pouvez commencer au Smic, l'important c'est que votre rémunération progresse", a-t-il ajouté.

Le Smic, un salaire décent?

La veille, le président du groupe Michelin avait estimé que "le Smic n'est pas un salaire décent". Il a également assuré qu'aucun de ses salariés n'était rémunéré au salaire minimum. Chez le géant du pneu, le salaire dépend du lieu de vie (il est par exemple plus élevé à Paris, car le coût de la vie y est plus élevé).

Le Premier ministre est revenu sur ces propos, qu'il a qualifiés de "très intéressants". "Évidemment que le niveau de vie n'est pas le même selon le territoire où vous habitez", a-t-il abondé. Interrogé sur la possibilité de mettre en place un "Smic régionalisé", le Premier ministre a toutefois dit qu'il n'y était pas favorable.

Il a réitéré son intention de "désmicardiser" la France et de "garantir un modèle qui permet à chacun de voir son salaire progresser". En France, la proportion des salariés au Smic a augmenté ces dernières années, passant de 12% en 2021 à 17% en 2023, soit un bond de 5 points de pourcentage en deux ans.

La notion de salaire décent est relative, mais il existe des études sur l'opinion des Français sur le sujet. Selon le baromètre de la Drees, en 2022, un salaire décent serait de 1.983 euros par mois pour les personnes interrogées. Une rémunération supérieure de 40% au niveau actuel du Smic qui est d'environ 1.400 euros net par mois.

Marine Cardot