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"Grand angle" en Syrie, les coulisses du reportage

Notre grand reporter, Julia Delage, a détaillé sur le plateau de BFMTV les dessous d'une série de sujets tournés en Syrie, une zone particulièrement sensible et dangereuse.

C'est l'un des pays les plus dangereux de la planète. Julia Delage, grand reporter BFMTV, livre des détails sur les conditions de tournage d'une série de reportages en Syrie filmés fin octobre et début novembre. Les sujets ont été diffusés sur notre antenne ce mercredi.

Pour l'enquête sur Maaloula, une forteresse chrétienne libérée du joug de Daesh en 2014, notre journaliste explique comment il a été très compliqué d'accéder à cette zone.

"Il faut une autorisation du ministère de l'Information mais aussi une autorisation spéciale de l'armée pour se rendre dans ce village chrétien, où la légende veut que les habitants parlent encore l'araméen, la langue des premiers chrétiens", détaille la reporter.

Sur la route entre la Syrie et le Liban

Pour rejoindre les lieux, il a fallu passer de nombreux checkpoints. Le parcours est situé dans une zone stratégique sur la route entre la Syrie et le Liban qui a été extrêmement disputée entre les groupes anti-Assad et les forces loyalistes. "On sent vraiment que l'armée syrienne craint que des groupes viennent reprendre cette ville", souligne Julia Delage. 

Les habitants qu'elle a pu rencontrer ont des mots très durs contre la communauté internationale. Un des élus de Maaloula lui a expliqué que la France soutenait l'un des groupes qui a détruit son village, notamment l'armée syrienne libre.

"Pour eux, c'est évident la France est en partie responsable. Evidemment, ce sont des propos qui sont relayés par tous les médias officiels, et l'on sent que dans tout le pays, cette propagande est très ancrée dans la tête des gens", explique la journaliste.

Accompagnés par une fonctionnaire du ministère de l'Information

Notre reporter avait déjà couvert la région, il y a deux ans. Depuis, la tension au sein des autorités a nettement grandi, selon elle. "On est beaucoup plus contrôlé qu'avant en tant que journalistes. Pour aller à Homs, par exemple, la dernière fois on avait pu y aller, tranquillement, si j'ose dire, accompagnés à l'intérieur par l'armée mais on était assez libres de tourner et de rencontrer les gens. Là, on avait une fonctionnaire du ministère de l'Information avec nous dans la voiture", confie-t-elle. 

Selon notre reporter, des décisions qui se prennent, en ce moment, au niveau international se ressentent vraiment sur le terrain. Mais il y a des signes d'espoir. "On sent aussi notamment à Homs que la reconstruction commence. Il y a deux ans, il y avait absolument personne dans les rues, tout était désert. Là, de plus en plus de gens reviennent", raconte la journaliste. Pourtant la situation est très fragile. Julia Delage rappelle que les frappes russes n'ont pas permis d'avancées majeures des forces loyalistes. Il y a même des villages pas très loin de Homs qui sont repris par l'Etat islamique.

Elise Maillard avec Julia Delage