Premier semestre en or pour Ferrari et Lamborghini

Les deux marques de luxe italiennes viennent d'enregistrer de nouveaux résultats records sur les six premiers mois de l'année. Le symbole d'une crise automobile qui ne fait pas que des perdants.

Après une année 2021 déjà faste, nouveaux records de ventes en perspectives pour les marques automobiles de luxe en 2022? C'est ce qui ressort des résultats financiers publiés ce mardi 2 août par deux grands noms, Ferrari et Lamborghini. Sur les 6 premiers mois de l'année, les deux marques italiennes affichent en effet un niveau de commandes inédit.

Ferrari anticipe une année 2022 record

Sur le deuxième trimestre, Ferrari a ainsi livré un total de 3455 modèles dans le monde, soit une hausse de 28,7% par rapport à l'an dernier. Une croissance qu'on retrouve aussi logiquement dans les indicateurs financiers, avec un chiffre d'affaire trimestriel qui bondit de 24,5% à 1,29 milliard d'euros et un bénéfice net en hausse de 22% à 238 millions d'euros.

Les résultats obtenus sur les six premiers mois de l'année, avec 6706 unités livrées, "nous permettent de revoir à la hausse les prévisions pour 2022 concernant tous les indicateurs", a commenté le PDG du groupe, Benedetto Vigna, dans un communiqué.

La Ferrari 812 Competizione © Ferrari

Pour l'ensemble de 2022, le groupe vise désormais des recettes de 4,9 milliards d'euros, contre 4,8 milliards d'euros prévus auparavant. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté devrait atteindre entre 1,70 et 1,73 milliard, contre 1,65 à 1,70 milliard initialement attendus.

A plus long terme, pour 2026 et avec 15 nouveaux modèles attendus, Ferrari vise un chiffre d'affaires annuel pouvant atteindre 6,7 milliards d'euros, d'après son dernier plan stratégique présenté fin juin au siège historique de Maranello.

Chez Lamborghini, "hip hip hip Urus"

Même triomphe du côté de Lamborghini, marque qui appartient au groupe Volkswagen. Les 5090 unités livrées sur les 6 premiers mois de l'année, en hausse de 4,9% sur un an, représente un nouveau record sur un semestre.

Le chiffre d'affaires du premier semestre atteint de son côté 1,33 milliard d'euros, en hausse de 30,6%, avec un profit opérationnel de 425 millions d'euros, qui bondit de 69,6%.

L'usine de Lamborghini à Sant'Agata Bolognese en Italie © Lamborghini

La marque sportive capitalise notamment sur son "super SUV", l'Urus, lancé en 2018 et qui représente 61% des ventes au premier semestre, le reste se répartissant entre deux modèles, l'Huracán et l'Aventador.

"Nous venons de boucler un premier semestre exceptionnel, malgré l’incertitude persistante causée par la situation géopolitique. Les perspectives sont également positives, les commandes prises couvrant déjà l’ensemble de la production 2023", a souligné le directeur général de Lamborghini, Stephan Winkelmann.

En 2023, Lamborghini doit lancer ses premiers modèles hybrides de grande série (après la Sián de 2019, limitée à 63 exemplaires), trois ans après la SF90 Stradale, première hybride rechageable de Ferrari. Les deux marques italiennes prévoient de lancer leur premier modèle 100% électrique, en 2025 pour Ferrari, en 2028 pour Lamborghini.

Le luxe en pleine forme

Alors que le secteur automobile, fragilisé par le covid puis par la pénurie de semi-conducteurs, traverse une crise sans précédent, avec une impressionnante chute des ventes ces derniers mois, les modèles les plus luxueux tirent finalement leur épingle du jeu. Logique: ce sont sur ces modèles que les groupes automobiles réalisent le plus de marges, à l'image de ce que font les marques plus "généralistes" en priorisant la production des modèles les plus rentables, au détriment des autres.

Ferrari et Lamborghini ne font ainsi pas exception. Au premier semestre, Rolls-Royce, qui appartient au groupe BMW, a ainsi vendu 3191 véhicules, de quoi potentiellement encore battre son impressionnant record atteint l'an dernier. Le fleuron du luxe britannique avait en effet livré un total de 5586 voitures, faisant même mieux qu'en 2019 avant le covid.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto