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JO Paris 2024: comment les triathlètes se préparent pour nager dans des eaux polluées

Dès ce jeudi, et jusqu’à dimanche, Paris 2024 organise le test-event de triathlon et para triathlon. Les autorités ont donné leur feu vert pour l’épreuve de natation. La Seine est baignable d’après les dernières analyses. Malgré tout, de nombreux triathlètes vont prendre leurs précautions pour la compétition, en utilisant différentes techniques pour préserver au maximum leur santé. 

Tous les athlètes ne prennent pas les mêmes risques pour vivre de leur discipline. Ce n’est pas le triathlète australien Jacob Birtwhistle qui dira le contraire. Après avoir nagé lors de l'étape des Championnats du monde de triathlon à Sunderland (Royaume-Uni), il y a deux semaines, le sportif a souffert de diarrhées et de vomissements.

“Je me sens très mal depuis la course, mais j’imagine que c’est ce qui arrive quand on nage dans la merde. L'épreuve de natation aurait dû être annulée” a-t-il indiqué sur son compte Instagram juste après la compétition. Comme lui, au moins 57 participants ont contracté des symptômes en nageant dans cette eau jugée baignable par les organisateurs de la course. Cet événement est loin d'être un cas isolé en triathlon. Lors des Jeux de Rio, en 2016, et de Tokyo, en 2021, de nombreux triathlètes s'étaient plaint de problèmes gastriques après les épreuves.

Ingurgiter du chlore pour éviter les maladies

Des progrès sont réalisés chaque année dans les contrôles de la qualité de l’eau, mais certains triathlètes n’ont pas arrêté pour autant de se protéger au maximum contre la pollution. En effet, en milieu urbain, l’eau peut être contaminée par les remontées des égouts, s'il a beaucoup plu, ou par les excréments des animaux. Avant de se jeter à l’eau, les sportifs ont pris l’habitude d’ingurgiter des probiotiques, des pastilles de chlore ou des sels d’argent. Le chlore est le désinfectant chimique le plus utilisé dans le monde pour rendre l’eau potable. Il est efficace contre les bactéries et les virus qui peuvent entrer dans l’organisme lorsqu’on boit la tasse. Hélas, ce produit ne permet pas d’éviter à coup sûr la contraction de maladies intestinales, et peut être néfaste pour l’organisme s'il est consommé régulièrement, ou à haute dose. 

Mais boire la tasse n’est pas le seul risque pendant l’épreuve de natation. Être au contact d'une eau sale et de ses germes peut provoquer des maladies cutanées ou des otites. Pour limiter au maximum le temps passé dans l’eau polluée, certains athlètes font tout simplement une croix sur les reconnaissances de parcours. Ils préfèrent s’entraîner en piscine, quitte à découvrir les courants et les spécificités du plan d’eau le jour de la compétition. Les triathlètes français ont d’ailleurs privilégié cette option, en faisant l’impasse sur la reconnaissance de ce matin. 

Paris 2024 devra surveiller la météo pendant ces 4 jours de compétition. De fortes pluies pourraient entraîner une annulation des épreuves de natation. Le test event de nage libre avait d’ailleurs été annulé au début du mois d’août, pour ces raisons. Dans le cas du triathlon, la compétition serait alors modifiée et deviendrait un duathlon. Les athlètes s’affronteraient uniquement en course à pied et à vélo. De quoi avantager ou pénaliser certains sportifs, en fonction de leur profil. 

Matis Caron