BFM Immo
Rénovation Et Travaux

MaPrimeRénov': depuis le 1er avril, les aides pour installer un chauffage au bois ont baissé de 30%

Jugé trop coûteux, le gouvernement recentre le dispositif vers les travaux les plus performants. Et comme prévu, certaines aides commencent à être diminuées.

Dans un souci d'efficacité, le dispositif MaPrimeRénov' est progressivement recentré. Et de facto, certaines aides sont diminuées. Ainsi, depuis le 1er avril, comme avait prévenu l'Anah dans un communiqué de presse du 7 décembre, les ménages qui souhaitent entreprendre des travaux de rénovation constatent "une réduction de 30% des forfaits MaPrimeRénov' pour l'installation d'équipement de chauffage fonctionnant au bois".

RMC s’engage avec vous : Évolution MaPrimeRénov', des bénéficiaires floués ? - 29/03
RMC s’engage avec vous : Évolution MaPrimeRénov', des bénéficiaires floués ? - 29/03
3:29

Pour rappel, depuis le 1er janvier, les aides à l'installation d'un chauffage à bois pouvaient se monter à:

  • Pour les chaudières à granulés: 10.000 euros pour les ménages très modestes, 8.000 euros pour les ménages modestes et 4.000 euros pour les ménages intermédiaires.
  • Pour les chaudières à bûches: 8.000 euros pour les ménages aux revenus très modestes, 6.500 euros pour les ménages modestes et 3.000 euros pour les ménages aux revenus intermédiaires.
  • Pour les poêles à granulés: 2.500 euros pour les ménages très modestes, 2.000 euros pour les ménages modestes et 1.500 euros pour les ménages très modestes.
  • Pour les poêles à bûches: 2.500 euros pour les ménages très modestes, 2.000 euros pour les ménages modestes et 1.000 euros pour les ménages intermédiaires.
  • Pour les foyers fermés, inserts: 2.500 euros pour les ménages très modestes, 1.500 euros pour les ménages modestes et 800 euros pour les ménages intermédiaires.

La modification de ces barèmes a été entérinée par un arrêté du 29 décembre 2023 qui a modifié l'annexe 2 de l'arrêté du 14 janvier 2020 relatif à la prime de transition énergétique.

Depuis le 1er avril, on passe donc:

  • Pour les chaudières à granulés: 7.000 euros pour les ménages très modestes, 5.500 euros pour les ménages modestes et 3.000 euros pour les ménages intermédiaires.
  • Pour les chaudières à bûches: 5.500 euros pour les ménages aux revenus très modestes, 4.500 euros pour les ménages modestes et 2.000 euros pour les ménages aux revenus intermédiaires.
  • Pour les poêles à granulés: 1.800 euros pour les ménages très modestes, 1.500 euros pour les ménages modestes et 1.000 euros pour les ménages très modestes.
  • Pour les poêles à bûches: 1.800 euros pour les ménages très modestes, 1.500 euros pour les ménages modestes et 700 euros pour les ménages intermédiaires.
  • Pour les foyers fermés, inserts: 1.800 euros pour les ménages très modestes, 1.000 euros pour les ménages modestes et 600 euros pour les ménages intermédiaires.

Retour temporaire des "mono-gestes"

Ces équipements sont considérés comme coûteux puisque, selon Effy, ils peuvent varier, hors pause, entre 4.000 et 20.000 euros pour une chaudière et entre 5.000 et 8.000 euros pour un poêle.

Thomas Perrissin, président du syndicat français des chaudiéristes biomasse dénonçait dans une tribune du 15 décembre: "Cette décision est incompréhensible au regard des avantages du bois énergie et de l'engagement de toute la filière pour accompagner la sortie des énergies fossiles dans le chauffage".

Le 31 janvier 2024, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, s'était justifié lors des questions au gouvernement de l'Assemblée nationale: "Il y a des débats sur le fait que si on pousse trop la filière du chauffage au bois, cela pourrait desservir ce que nous pouvons faire par ailleurs au niveau biomasse".

Au 1er janvier 2024, MaPrimeRénov' avait été soumise à plus de conditions, dans le but de l'allouer davantage à des rénovations "d'ampleur", plus lourdes et plus performantes, et moins à des "mono-gestes" (changement de chaudière ou de fenêtres, isolation du seul toit...). Mais finalement, face au tollé et au net ralentissement du nombre de rénovations, les ministères de la Transition écologique et du Logement ont annoncé reporter au 1er janvier 2025 la plupart de ces changements. Un revirement qui a soulagé les professionnels de la rénovation et les particuliers. Toutefois, ce "retour en arrière" ne s'applique qu'à compter du 15 mai 2024 et jusqu'au 31 décembre 2024. Dès 2025, MaPrimeRénov' sera donc bien recentrée.

https://twitter.com/DianeLacaze Diane Lacaze Journaliste BFM Éco