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Rénovation Et Travaux

Les mises en vente de passoires thermiques s'accélèrent dans les grandes villes

C'est un mouvement de fond qui est en train de s'engager, celui des mises en vente massives des passoires thermiques, selon une étude du site SeLoger. Des logements qui seront bientôt interdits à la location.

Les Français sont-ils en train de se débarrasser de leurs passoires thermiques faute de pouvoir les rénover à temps? Une étude du site SeLoger montre une progression inédite des mises en vente de logements les plus énergivores. Sur les 40 grandes villes passées au crible, 23 d'entre elles affichent ainsi d'importantes progressions.

Sur le portail immobilier, c'est à Rennes que le mouvement est le plus fort, avec une hausse de 74% des annonces de vente pour les logements ayant une étiquette de DPE (diagnostic de performance énergétique) E, F ou G. Précisons qu'il s'agit ici de l'évolution du nombre de ces biens proposés à la vente sur SeLoger entre la période allant de septembre 2019 à octobre 2020 et la période allant de septembre 2020 à octobre 2021.

La hausse est de 72% à Paris, de 70% à Nantes ou encore de 66% au Havre. Autres villes très touchées par le phénomène: Angers (+52%), Lyon (+43%) et Lille (+41%). Suivent ensuite Annecy (+36%), Villeurbanne (+32%), Bordeaux (+27%), Aix-en-Provence (+27%) ou encore Strasbourg (+10%).

Interdiction progressive à la location à partir de 2025

Un phénomène qui prend de l'ampleur car les échéances se rapprochent. La loi Climat, adoptée le 22 août, consacre un volet à la lutte contre ces passoires thermiques. Pour convaincre les propriétaires de rénover leur logement, le texte prévoit des interdictions de mise en location, et des interdictions d’augmentation et d’indexation du loyer. En 2025 les logements classés G ne pourront plus être loués. Ce sera au tour des étiquettes F en 2028, puis E en 2034.

D'ici là, les propriétaires doivent donc faire les travaux nécessaires. Or, pour une rénovation globale, la facture grimpe très vite. Ainsi, pour faire passer un logement d'une étiquette G à D par exemple, il faut compter au minimum 50.000 euros, selon les estimations pour SeLoger de Denis Morra, président de AC Environnement, une société de diagnostic immobilier qui dispose de 50 agences en France.

Un budget trop conséquent pour certains ménages qui, malgré les aides publiques, supportent un reste à charge encore trop lourd. D'autant que SeLoger pointe une autre difficulté: l’accès au crédit pour financer les travaux. Le plus souvent, la seule solution reste donc la vente. Une option visiblement privilégiée par de plus en plus de propriétaires de passoires thermiques.

Marie Coeurderoy avec Diane Lacaze et Jean-Louis Dell'Oro