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Il y a 5 fois plus de passoires thermiques à Paris qu'à Marseille ou Montpellier

La Fnaim et la chambre des diagnostiqueurs immobiliers ont lancé un baromètre des DPE. Et il en ressort que la répartition des logements énergivores sur le territoire est particulièrement inégale.

Le diagnostic de performance énergétique (ou DPE) est plus que jamais sur le devant de la scène. En effet, la future interdiction progressive de mise en location des logements (dans l'ordre chronologique) G, F et E, instaurée par la loi Climat et résilience, arrive à grand pas avec un premier palier dès le 1er janvier prochain pour certains logements G les plus énergivores. C'est pourquoi, la Fnaim et la chambre des diagnostiqueurs immobiliers ont créé un baromètre trimestriel des DPE, en se basant sur les données trimestrielles de l'Ademe (l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie)*. Ce qui permet d'avoir une cartographie beaucoup plus précise que ce qu'on l'avait jusqu'ici, avec des données pour les 100 plus grandes communes.

Ainsi, le premier enseignement de ce baromètre est que la répartition des logements énergivores sur le territoire est particulièrement inégale. Si certains territoires, à l’image notamment des départements méditerranéens (le Var, les Bouches-du-Rhône ou encore l’Hérault) ont moins de 10% de logements classés F ou G (ce qu'on appelle les "passoires thermiques"), d'autres ont une part de logements F ou G bien plus importante (33,9% dans les Alpes-de-Haute-Provence, 32,1% en Corrèze ou encore 41,5% en Lozère).

Plus de la moitié du parc à Nanterre

"Mais c’est en regardant les 100 plus grandes villes de l’Hexagone que le constat est le plus parlant. Si certaines villes bénéficient d’une faible part de logements F ou G (9,4% à Toulouse, 7,6% à Marseille ou 7,7% à Montpellier), d’autres voient cette part bien plus importante, à l’image de Paris, qui compte 40% de logements classés F ou G, ou encore Nanterre et Épinay-sur-Seine pour qui la majorité du parc immobilier est constituée de logements F ou G (respectivement 50,3% et 56,4% du parc)", précise la Fnaim.

En regardant plus attentivement le baromètre, on constate que dans le top 10 des villes avec le plus de DPE F ou G se trouvent exclusivement des villes de la petite couronne de l’agglomération parisienne.

"On constate clairement l’impact de la période de construction: plus une ville compte de logements neufs ou récents, plus les DPE sont bien classés, et à l’inverse, les villes constituées d’un parc vieillissant ont majoritairement des DPE les plus énergivores", ajoute la Fnaim.

La typologie des logements, dans l’existant, où l’on trouve le plus grand nombre de logements avec l’étiquette F ou G est également éloquente. "Ce sont essentiellement des maisons, de petite taille, chauffées au fioul et souvent anciennes. La majeure partie de ces logements sont dans le parc locatif, et pour beaucoup en altitude, et mis à part l’agglomération parisienne, des zones où les prix de l’immobilier sont faibles", constate Yannick Ainouche, président de la CDI Fnaim.

*638.542 DPE ont été réalisés au 3ème trimestre 2022. Les chiffres de cette étude sont "obtenus en interrogeant les données brutes de la base de données DPE de l'Ademe qui contient l’ensemble des DPE effectués par les diagnostiqueurs immobiliers. Leur interprétation doit être faite avec précaution. En effet, le DPE est obligatoire seulement pour une vente, une location ou à l'achèvement de toute nouvelle construction. Ainsi, la base de données des DPE ne couvre pas l'ensemble du parc immobilier et elle n’en est pas représentative . Cette base présente une surreprésentation des logements neufs (moins énergivores) et des biens mis en location. Toutefois, en se restreignant aux DPE des seuls logements existants, on obtient des chiffres globaux très proches de ceux des données redressées pour l'ensemble du parc de logement", précise la Fnaim.

https://twitter.com/DianeLacaze Diane Lacaze Journaliste BFM Éco