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Prix immobilier

Où peut-on encore trouver des logements de 60m² à moins de 150.000 euros?

Des données exclusives donnent la mesure de l'envolée spectaculaire des prix de l'immobilier ces dernières années en France. RMC-BFMTV a regardé la part des biens à vendre à moins de 150.000 euros dans plus d'une centaine de villes et force est de constater que cette part s'est réduite à peau de chagrin.

Où peut-on encore trouver des logements d'au moins 60m² à moins de 150.000 euros? Le spécialiste de la data immobilière, PriceHubble, s'est penché sur cette question et a donc analysé plus d'une centaine de villes de France. Les villes les plus actives sur le marché de l'immobilier.

Résultat des courses alors qu'en 2019, avant le covid, on avait encore près d'une trentaine de villes qui comptaient au moins un tiers de biens à moins de 150.000 euros, aujourd'hui il n'y en a plus que 5. Il s'agit de Saint-Etienne, Mulhouse, Chalon-sur-Saône, Belfort et Saint-Quentin (pas en Yvelines mais Saint Quentin dans l'Aisne).

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Ça veut dire qu'ailleurs, il n'y a plus de logements abordables? Si, mais en proportion il n'y en a jamais eu aussi peu. Cette part des logements à moins de 150.000 euros s'est littéralement effondrée en l'espace de 3 ans partout en France et en particulier sur l'Ouest. Dans certaines villes, ce marché des logements abordables a même quasiment disparu. A Rennes, Vannes, La Rochelle, Saint Nazaire, Caen ou Angers, ces biens à moins de 150.000 euros pèsent désormais moins de 2% du marché. Il y en avait déjà assez peu avant le covid, mais là ça devient dramatique.

Assèchement de l'offre bon marché

Trois villes illustrent parfaitement cet assèchement de l'offre bon marché. Brest, Lorient et La Roche-sur-Yon. A Brest, avant le covid 35% des biens à vendre coûtaient moins de 150.000 euros. Aujourd'hui, c'est 7% du marché. A Lorient et La Roche-sur-Yon on passe également d'environ 30% avant le covid à 5% aujourd'hui.

Est-ce la faute aux parisiens qui ont rendu ces villes intouchables? C'est un peu vrai parce qu'évidemment ce qui a participé à l'augmentation des prix dans ces villes c'est l'afflux des citadins qui ont quitté les très grandes villes pour gagner en confort de vie et qui ont été encouragés par le télétravail.

Pourtant, ces citadins ne sont pas les seuls responsables. Autrement ces très grandes villes se seraient véritablement vidées et on aurait pu éventuellement voir justement naitre un marché des logements abordables dans ces métropoles. Or à Paris un appartement de 60m² minimum à moins de 150.000 euros, il n'y en avait pas avant le Covid et il n'y en a toujours pas aujourd'hui. Même chose à Lyon, Bordeaux ou Nice. Mais, avec les difficultés d'accès au crédit, les prix vont bien finir par baisser.

Marie Coeurderoy