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Immobilier : Les ménages ont de plus en plus de mal à acheter dans l'Ouest de la France

Vue de Biarritz

Vue de Biarritz - Carobo/Pixabay

En Normandie et en Bretagne, et dans certaines villes de la côte Atlantique comme Bordeaux ou Biarritz, les hausses des prix de l'immobilier pèsent de plus en plus fortement sur le pouvoir d'achat des ménages.

L'immobilier est sous pression sur tout l'Ouest de la France. Une étude de SeLoger montre que de la Normandie à la Nouvelle-Aquitaine, les hausses des prix immobiliers poussent de plus en plus de ménages à habiter en périphérie des grandes agglomérations. "Une situation qui pourrait devenir de plus en plus problématique avec l'envolée actuelle des prix du carburant, qui entame considérablement le pouvoir d'achat des Français", s'inquiète Séverine Amate, porte-parole du groupe SeLoger.

En Normandie, tout d'abord, SeLoger constate que les publications d’annonces immobilières en 2021 ont bondi de 28,9 % en Seine-Maritime par rapport à 2019, de 22,6 % dans l’Orne et de 10,7% dans le Calvados. En symétrie, les prix augmentent de 17,3% dans ce département (2.861 €/m² en moyenne), toujours par rapport à 2019, de 9,1% dans l’Orne (1.429 €/m²) et de 13,5% en Seine-Maritime (2.242 € du m²). En revanche, "les mise en vente sur SeLoger plongent de -25,2 % dans la Manche et cède -4,8 % dans l’Eure, alors que les prix gagnent tout de même + 14,2 % pour la Manche (1.795 €/m²) et + 11,5 % pour l’Eure (2.062 €/m²)".

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Les mises en vente chutent en Bretagne

En Bretagne, le marché aussi est sous pression. Certes, côté construction, la Bretagne est dynamique. L’Ille-et-Vilaine fait partie des "cinq départements ayant délivré le plus de prêts à taux zéro (PTZ) en volume", selon l'Anil (Agence nationale pour l'information sur le logement), étant entendu qu’à l’échelle nationale, "80 % des PTZ sont émis dans le neuf". En 2021, 34.232 logements ont été autorisés à la construction selon la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) Bretagne, soit 31,2 % de plus sur un an. Mais "l’offre ne suffit pas à répondre à la demande, que ce soit au niveau locatif ou à l’acquisition. Face à la flambée des prix, les ménages doivent s’éloigner à 20-30 kilomètres de Quimper, malgré la hausse du prix du carburant", estime David Boulanger, conseiller immobilier du réseau IAD basé à Quimper.

Du coté des transactions, le nombre de mises en vente chute fortement selon SeLoger. Dans les Côtes d’Armor, elles plongent de 25,8% par rapport à 2019, de 40,2% dans le Finistère, de 33,3% dans le Morbihan et de 15,7% en Ille-et-Vilaine. Les prix évoluent dans le sens inverse, sur la même période, ils grimpent de 11,9% dans les Côtes d’Armor (2.015 € en moyenne du m²), 18,9% dans le Finistère (2.223 € du m²), 25,6% dans le Morbihan (2.748 €/m²) et de 27,1% en Ille-et-Vilaine (2.769 €/m²).

Du coté de Bordeaux, pas de surprise, les prix immobiliers ont fortement augmenté avec l'arrivée de la LGV Bordeaux-Paris en juillet 2017. En plaçant Bordeaux à seulement 2 heures de Paris, la LGV a permis aux Franciliens de s’installer dans celle que l’on appelait auparavant "La Belle Endormie". Le nombre de biens mis en vente a plongé de -19,3 % en 2021 par rapport à 2019, tandis que les prix grimpent de +15,7% (à 3.551 € en moyenne du m²), toujours sur la même période.

Difficultés pour les locaux à Biarritz

A Biarritz, les 204.804 logements qui composent l’agglomération ne suffisent pas à loger confortablement les 312.278 habitants qui vivent sur le territoire.

"Ces deux dernières années, la crise sanitaire a été l’évènement marquant qui a induit un changement de mode de vie et qui amplifie les envies de déménagements. Sur certains secteurs, des augmentations de prix sont déjà observables. Cela pose un problème aux ménages du cru", décrypte Guillaume Martinaud, président du réseau d’agences immobilières Orpi.

Le nombre d’annonces publiées a chuté de -27,3 % entre 2019 et 2021 et les prix ont grimpé de +20,1 %, toujours sur 2 ans, avec un prix moyen au m² de 3.346 €. "69% des futurs acquéreurs dans le Sud-Ouest s’attendent à une dégradation de leur niveau de vie selon une étude OpinionWay pour le compte de SeLoger. A titre de comparaison, seulement 47% des Franciliens sont dans le même état d’esprit. Résultats, les candidats à l’accession sont prêts à de nombreuses concessions: acheter plus petit (38 % des répondants), plus loin (39% dans le Sud-Ouest contre 30% à l’échelle nationale) ou tenter d’acheter plus cher (24%)".

De son coté, le spécialiste de l'immobilier de luxe Barnes constate que les maisons sur la côte basque ont connu une augmentation des prix de près de 18 à 20%, et d’en moyenne 11% pour les appartements sur les 12 derniers mois. Philippe Thomine Desmazures, directeur de Barnes côte basque précise: "Nous constatons en 2021 un nombre inédit de transactions records. Une trentaine de transactions avec un prix supérieur à 3 millions d’euros ont été réalisées rien que l’année dernière, avec une vente record à 12 millions d’euros". Autant de facteurs qui rendent l'immobilier de moins en moins abordable pour les habitants des environs.

https://twitter.com/DianeLacaze Diane Lacaze Journaliste BFM Éco