Immobilier de prestige: Sur la côte basque, les prix des maisons se sont envolés de 20% sur un an

Sur le segment du luxe, les prix des maisons ont progressé de près de 20% sur les douze derniers mois et de 11% pour les appartements. A Biarritz, les prix ont même grimpé de 60% en trois ans, selon le réseau Barnes.

L'immobilier basque n'en finit plus de battre des records. Barnes, spécialiste de l'immobilier de prestige, constate que sur les douze derniers mois, les maisons dans le segment du luxe sur la côte basque ont vu une augmentation des prix de près de 18 à 20%, et d’en moyenne 11% pour les appartements. A Biarritz, les prix se sont envolés de 60% en 3 ans.

"Nous constations en 2021 un nombre inédit de transactions records. Une trentaine de transactions avec un prix supérieur à 3 millions d’euros ont été réalisées rien que l’année dernière, avec une vente record à 12 millions d’euros", affirme Philippe Thomine Desmazures, directeur de Barnes Côte basque.

Mais 2022 va-t-elle marquer la fin des records? Concernant les transactions, le jeu se calme d'ores et déjà. Au niveau national, la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) table sur une chute de 15 à 20% du nombre de transactions en 2022, après l’année record de 2021 durant laquelle 1,2 million de transactions immobilières avaient été enregistrées.

Sans grande surprise, la Fnaim constate déjà 17% de baisse des transactions entre le premier trimestre 2021 et le premier trimestre 2022 sur l'ensemble de la France. "Au niveau local, sur la côte basque et les Landes, nous notons également un ralentissement équivalent du nombre des ventes", explique Philippe Thomine Desmazures.

Encadrement des locations saisonnières

"Avec une pénurie de biens à la vente et une demande qui reste forte, la hausse des prix se poursuit. En revanche, cette hausse commence enfin un peu à caler", constate Philippe Thomine Desmazures. Les raisons de cette moindre hausse sont nombreuses: l’augmentation des prix des matériaux et l’envolée des coûts de construction ou de rénovation refroidissent drastiquement les velléités d’achat, les taux d’intérêt sont en très nette augmentation et l'impact des mesures encadrant les locations saisonnières se font sentir.

En effet, les habitants peinent à trouver des locations à l’année, tant il est plus attractif pour les propriétaires de louer en meublé saisonnier. Ce problème avait généré une première réglementation pour tenter de limiter le développement de la location saisonnière dans le Pays basque. "Ces premières mesures qui limitaient à une location saisonnière par foyer fiscal par commune n’eurent aucune incidence. Pire, il a été constaté sur cette période une accélération du phénomène, avec le parc de location de tourisme bondissant de 130% entre 2016 et 2021", précise Philippe Thomine Desmazures.

Baisse du nombre de biens disponibles

Les 24 communes de la communauté d’agglomération ont donc décidé d’ériger une nouvelle règlementation bien plus contraignante, explique Barnes. Cette réglementation devrait avoir pour conséquences la baisse du nombre de biens disponibles à la location saisonnière, et donc une baisse du tourisme. "Cette décision très politique face à la grogne locale a été prise au détriment des impacts économiques. A posteriori, il est estimé que cette mesure pourrait avoir un impact négatif de 25% sur l’activité touristique, l’industrie hôtelière de la côte basque n’absorbant que 20% des nuitées. Par conséquent, 80% de la clientèle cible provient des locations de courtes durées, dont seules 30% respecteront à terme les nouvelles règles", affirme le spécialiste de l'immobilier de luxe. Philippe Thomine Desmazures ajoute que bon nombre d’acquéreurs ayant intégré à leur plan de financement un revenu locatif en LMNP (location meublée non professionnelle) ne pourront pas continuer à financer leur acquisition et seront contraints de vendre, ou de sursoir à leur projet d’achat pour ceux qui ne se sont pas encore lancés.

Si, pour lui, ces mesures font sens sur le marché immobilier classique, quid sur le marché premium? "Il n’existe pas de marché locatif annuel pour les biens de prestige. Ces belles maisons et beaux appartements, qui génèrent du ruissellement avec une activité touristique haut de gamme et des emplois, risquent fort de rester "volets fermés", en pure résidence secondaire".

https://twitter.com/DianeLacaze Diane Lacaze Journaliste BFM Éco