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A Paris, de moins en moins d'annonces respectent les anciens plafonds d'encadrement

L'encadrement des loyers pourrait revenir d'ici fin 2018

L'encadrement des loyers pourrait revenir d'ici fin 2018 - AFP

Dans certains quartiers de la capitale, plus de 70% des annonces postées proposent des loyers au-dessus des anciens maximums autorisés.

La fin de l'encadrement des loyers commence à se faire sentir dans les annonces immobilières. Le site MeilleursAgents a étudié à la loupe 15.000 annonces de locations non meublées dans la capitale. Les résultats de cette étude ont été publiés dans Le Parisien samedi : 41,5% des annonces affichent désormais des loyers au-dessus des anciens plafonds autorisés, alors que ce taux était de 33% pendant l'application de la mesure d'août 2015 jusqu'à son annulation par la justice en novembre 2017. Avant l'entrée en vigueur de l'encadrement des loyers à Paris, 47% des annonces affichaient des tarifs plus élevés que ces fameux maximums.

Dans le détail, actuellement, 46% des studios ont des loyers supérieurs aux anciens plafonds, contre 40% pour les deux ou trois pièces. Par zone, ce sont les quartiers de Notre-Dame dans le IVe arrondissement et celui de la Monnaie dans le VIe arrondissement qui détiennent le record, avec plus de 70% des annonces ne respectant pas l'ancienne réglementation.

Vers un retour de l'encadrement des loyers

L'étude de MeilleursAgents ne donne pas pour autant une idée précise de la progression des loyers. En outre, elle a plusieurs limites méthodologiques. Si l'échantillon est large, l'enquête ne porte que sur les annonces postées par les agences immobilières, qui n'ont pas nécessairement les mêmes comportements que les bailleurs qui louent de particulier à particulier. Par ailleurs, elle ne prend pas en compte les meublés, qui représentaient 18,2% du parc locatif privé en 2012, selon une étude de l'Inspection générale des Finances publiée en 2016 ("Evaluation de politique publique : le logement locatif meublé").

En juillet déjà, l'association de défense des consommateurs CLCV avait diffusé une enquête qui constatait que 52% des annonces (provenant de particuliers comme des agences) avaient des loyers supérieurs aux anciens seuils autorisés. Mais là encore, l'étude souffrait de plusieurs biais.

Avant de savoir si l'annulation en justice de l'encadrement des loyers a provoqué un boom des prix à la location, il faudra attendre que l'Observatoire des loyers de l'agglomération parisienne (Olap) publie ses données sur l'année 2018, au printemps prochain.

D'ici là, l'encadrement des loyers pourrait être redevenu opérationnel. La loi Elan, actuellement en discussion au Parlement, prévoit la possibilité d'expérimenter le dispositif pendant 5 ans à l'échelle d'une commune. Ian Brossat, adjoint (PCF) à la mairie de Paris, espère pouvoir remettre en place cet encadrement d'ici la fin de l'année 2018.

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