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Sarkozy veut soutenir la construction de logements

Nicolas Sarkozy veut "créer la rupture" en instaurant une "politique de l'offre"

Nicolas Sarkozy veut "créer la rupture" en instaurant une "politique de l'offre" - dr

Plusieurs mesures de lutte contre la pénurie de logements sont en cours de préparation. L’initiative, qui sera détaillée d'ici la fin du mois, semble peiner à convaincre les spécialistes du secteur.

C’était la principale surprise du sommet social, qui s’est tenu mercredi à l’Elysée. En marge de ses annonces sur l’emploi et la TVA sociale, notamment, Nicolas Sarkozy a promis la mise en place prochaine d’une série de « mesures extrêmement puissantes » dans le secteur du logement. La suite logique, l’emphase en plus, des « initiatives fortes » évoquées en fin de semaine dernière par Benoist Apparu, le secrétaire d’Etat au Logement.

Plus de 400 000 nouveaux logements par an

Pour le moment, on en sait assez peu sur le contenu exact de ces réformes, qui ne seront dévoilées qu’à la fin du mois. Un document de travail daté du 13 janvier et dévoilé hier sur le site de Libération permet cependant de se faire une idée assez précise des différentes pistes étudiées. Le Président-candidat aurait notamment décidé de mettre l’accent sur la « politique de l’offre et [la] production de logements », seule manière de « répondre à la pénurie de logements et faire baisser les prix comme les loyers ». Le but à atteindre est de « maintenir durablement une production supérieure à 400 000 logements par an, soit le niveau maximum de la demande en logements estimé par l’Insee pour les vingt prochaines années », précise le document. On retrouve-là un des thèmes chers au Nicolas Sarkozy du début du quinquennat – à la différence près que l’objectif était alors de 500 000 constructions neuves par an.

Parmi les diverses mesures évoquées par le document, trois sont pensées pour « apporter une réponse de court terme » au manque de logements. La première ne concerne que Paris et sa banlieue, où se concentre le plus gros de la pénurie et où le chef de l’Etat envisage d’« accélérer la libération de foncier public ». Les deux autres propositions répondent à la volonté, régulièrement évoquée par Nicolas Sarkozy, de simplifier, même de manière temporaire, les règles de construction. Il s’agirait ainsi de mettre en place, partout où les besoins en logements ne sont pas satisfaits (les fameuses « zones tendues »), une « majoration temporaire de constructibilité », selon des modalités non précisées par le document. Celui-ci évoque également, troisième proposition de court terme, le « lancement d’un Grenelle des normes et des coûts de construction ».

Des mesures insuffisantes ?

D’autres mesures annexes sont à l’étude, qui devraient, elles, n’être dévoilées que durant la campagne électorale. Parmi celles-ci, l’introduction d’une aide aux maires bâtisseurs en zone tendue, un durcissement de la fiscalité à l’encontre des propriétaires faisant de la rétention foncière, ou encore une révision de la loi dite de Solidarité et de renouvellement urbain (SRU), qui pourrait devenir plus contraignante pour les villes en pénurie de foncier.

Selon l’Agence France presse (AFP), les professionnels de la promotion et de la construction immobilières sont actuellement consultés par le gouvernement. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les premières réactions ne sont pas des plus positives. Cité par l’AFP, Guy Nafilyan, le PDG de Kaufman and Broad, se dit « sceptique », et estime que les mesures évoquées n’auront pas « un impact significatif » sur la production de logement. Un avis partagé par les analystes du cabinet Gilbert Dupont, selon qui « l’application hypothétique de telles mesures favoriserait certes l’accès au foncier, mais ne compenserait pas la disparition programmée du Scellier en 2013 », pas plus qu’elle ne « règlerait […] la problématique des conditions d’accès des ménages au crédit », sur fond de tension sur les taux et de moindre confiance des ménages.

Emmanuel Salbayre