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Les promoteurs toujours inquiets de l'évolution des ventes de logements

La FPI toujours inquiète

La FPI toujours inquiète - dr

En dépit d’un « frémissement », les ventes de logements neufs se maintiennent sur des niveaux « historiquement bas », a indiqué jeudi matin la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).

Les adhérents de la fédération, qui représentent 82 % de la profession, ont commercialisé un total de 13 698 logements ordinaires* au cours des trois premiers mois de l’année, contre 13 304 un an plus tôt et 13 004 au premier trimestre 2012. Une variation minime, dont la profession tempère d’autant plus la portée que l’activité avait pâti, début 2012 comme début 2013, des changements de dispositifs d’aide à l’investissement locatif : le rabotage du régime Scellier puis l’entrée en vigueur du Duflot, son successeur. Par rapport aux premiers trimestres de 2011 et 2010, les ventes affichent des replis de l’ordre de 20 et 35 % respectivement.

Les ventes en accession décrochent

Dans le détail, la FPI observe une relative bonne tenue des ventes à investisseurs (5 054 unités, en hausse de 22 % sur un an, stables par rapport au premier trimestre 2012 mais en repli de 40 % sur deux ans), tandis que les ventes en accession à la propriété, elles, marquent le pas. « Pour la première fois depuis deux ans, on voit la partie accession à la propriété qui recule de 5,7 % », a indiqué François Payelle, président de la fédération, lors de la présentation de l’observatoire. La FPI a recensé 8 644 transactions sur ce segment, contre 9 170 au premier trimestre 2013. « C’est est un motif de vraie inquiétude à un moment où les taux d’intérêt sont encore plus bas que d’habitude, car cet effet très favorable des taux ne se retrouve pas dans les ventes en accession », a poursuivi le dirigeant.

Mais le vrai « motif d’inquiétude » réside dans la chute des mises en vente de logements. Celles-ci ont plafonné à 13 986 unités au premier trimestre, en baisse de 17,2 % sur un an, de près de 33 % sur deux ans et de 40 % par rapport au premier trimestre 2011. « L’offre ne se renouvelle quasiment plus, et pour la première fois, le volume des mises en vente est à peu près identique au volume des ventes alors qu’il a toujours été bien supérieur », a commenté Alexandra François-Cuxac, vice-présidente de la FPI. Si le volume des mises en vente venait à passer en deçà de celui des ventes dans les mois à venir, situation que la fédération ne peut pas exclure, « on serait alors dans une situation de début de pénurie, avec un risque de relèvement des prix ».

Pour l’heure, les prix poursuivent en légère baisse, de 1,3 % sur un an en moyenne nationale, à 3 985 € par m² habitables.

Pour éviter que le secteur ne se grippe totalement dans les prochains mois, la fédération appelle de ses vœux « une véritable politique de l'offre de l'Etat », qui passerait à la fois par une « stabilité du régime Duflot, un allègement des normes [...] et une suppression des rigidités et des entraves diverses à la construction ».

*hors résidences avec services

Emmanuel Salbayre