La construction de logements neufs progresse fortement à la campagne et dans les petites villes

Un marché à deux vitesses s'installe pour le neuf. Entre 2019 et 2021, la construction de logements a bondi à la campagne et dans les petites villes, tandis qu'elle est en repli dans les zones tendues.

Est-on à l'aube d'une nouvelle donne territoriale? La Fédération française du bâtiment (FFB) a publié ses derniers chiffres d'activité jeudi. Et concernant le logement neuf, elle constate une nette reprise de la construction dans les zones dites détendues, alors qu'elle cale toujours dans les zones en tension.

L'évolution des chiffres de la FFB depuis la crise montre un sérieux décalage entre les zones dites tendues et les autres. Entre 2019 et 2021, le nombre de permis délivrés dans les secteurs en tension recule de 8% dans le collectif et progresse d'à peine 1% dans l'individuel. A l'inverse, les zones B2 et C, considérées comme détendues voire rurales, explosent littéralement: depuis 2019 le nombre de permis s'envole de 26% dans le collectif et de 21% dans l'individuel.

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Les nouvelles envies des Français qui s'éloignent des grandes villes sont-elles à l'origine de cette tendance? Une chose est sûre, la responsabilité des maires, qui signent les permis, est immense. La Fédération du batiment appelle d'ailleurs le gouvernement à mettre rapidement en oeuvre les recommandations du rapport Rebsamen. Comme la mise en place d'une instance de médiation sur les refus ou retraits des permis ou la réduction des délais de traitement des contentieux.

Des prix des matériaux qui flambent

D'ici là, l'autre problematique pour les professionnels du bâtiment, c'est toujours la flambée des matériaux de construction. Pour les professionnels du bâtiment c'est la crise dans la crise. Les prix de production de certains d'entre eux continuent de grimper. Sur les dix premiers mois de l'année, on est sur une hausse de plus de 70% pour les produits aciers, certains ont même quasiment doublé. Les prix des PVC et dérivés progressent eux de 62%. Une situation qui inquiète particulièrement la FFB. D'autant que le choc sur les prix de l’énergie vient réalimenter cette crise et surtout l’élargir à d’autres matériaux, comme le ciment (qui nécesssite beaucoup d'énergie pour être fabriqué).

Pour la Fédération du bâtiment, c'est la solidité des entreprises du secteur qui est en péril. Les marges s'étaient presque reconstituées après le premier confinement mais voilà qu'avec cette nouvelle crise, elles sont de nouveau en recul au troisième trimestre de cette année.

Par Marie Coeurderoy