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Immobilier Neuf

L'immobilier neuf toujours fragile malgré un sursaut

Il est encore trop tôt pour parler de redémarrage

Il est encore trop tôt pour parler de redémarrage - dr

La hausse d'activité observée au deuxième trimestre laisse les promoteurs sur leurs gardes, sur fond de morosité économique et de remontée des taux d'emprunt immobiliers. La FPI en appelle, à nouveau, au gouvernement.

Légère embellie sur le front du logement neuf. L’observatoire de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), présenté jeudi à Paris, fait état d’une hausse de 10,4 % du nombre de ventes de logements neufs au deuxième trimestre 2013 – la première depuis deux ans. Un total de 16 465 réservations ont ainsi été enregistrées entre le 1er avril et le 30 juin, soit 1 546 de plus qu’au deuxième trimestre 2012.

10 700 logements Duflot

« Cette évolution est due principalement à une progression des ventes aux investisseurs privés », explique la FPI. Après un démarrage plutôt timide, le dispositif Duflot d’aide à l’investissement locatif, mis en place le 1er janvier sur les cendres du Scellier, semble avoir bénéficié d’« une meilleure compréhension », dans un marché par ailleurs soutenu par des « taux [d’emprunt immobilier] historiquement bas ». Les promoteurs ont vendu un peu plus de 6 600 logements à des investisseurs au cours du trimestre, contre moins de 5 400 un an plus tôt. Mais compte tenu du retard accumulé en début d’année, le score du semestre est moins reluisant : 10 660 logements « Duflot » ont été vendus sur les six premiers mois de l’année, contre 10 888 « Scellier » au premier semestre 2012 (-2,1 %). L’objectif de 40 000 logements par an que s’est fixé le ministère du Logement reste donc, pour le moment, difficilement atteignable.

L’accession à la propriété, elle, a progressé légèrement, sur le trimestre (+3,5 %, avec 9 858 maisons et appartements réservés) comme sur le semestre (+8 %, 18 881). L’attrait des taux d’intérêt a dopé la demande, mais il aurait pu être « plus incitatif » s’il n’avait pas été « contrebalancé par le contexte et la situation de l’emploi morose », explique la FPI.

Le contexte général restant peu engageant, l’activité devrait rester sous pression au second semestre. D’autant plus que les taux, qui ont touché leur point bas en juillet, devraient remonter dans les prochains mois. « Le déblocage durable du marché est plus que jamais dans les mains du gouvernement, explique François Payelle, président de la Fédération. Cela implique un contexte législatif et fiscal stabilisé et moins pesant, et passe par une fiscalité incitative sur les terrains constructibles, un véritable allègement des réglementations, et par une politique de soutien à l’accession à la propriété, le tout pour relancer la construction et faire baisser les prix de vente ».

François Alexandre