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Immobilier Neuf

Investissement locatif : La version courte du Pinel a-t-elle un intérêt ?

Manuel Valls et Sylvia Pinel le 29 août 2014

Manuel Valls et Sylvia Pinel le 29 août 2014 - ©capture écran BFM TV

Des conseillers en gestion de patrimoine mettent en garde contre un investissement d'à peine six ans dans de l'immobilier neuf.

Le Pinel tiendra-t-il ses promesses ? Le dernier né des régimes fiscaux d’incitation à l’investissement locatif n’a pas encore été porté sur les fonts baptismaux qu’il suscite déjà les plus grandes attentes… mais aussi beaucoup de doutes.

Les questions portent notamment sur l’intérêt de la version courte du dispositif. Celui-ci sera en effet décliné en trois versions, l’investisseur pouvant choisir de s’engager sur 6, 9 ou 12 ans, en contrepartie d’avantages fiscaux proportionnels (de 12 à 21 %). L’argument de la « souplesse » avancé par Manuel Valls lors de la présentation de son plan de réforme ne semble pas convaincre les professionnels. Dans un entretien au Monde Gilles Etienne, directeur du pôle expertise patrimoine de Cyrus conseil, pointe la faiblesse de la rentabilité d’un investissement immobilier à 6 ans. « Je ne vois pas l'intérêt d'investir dans la pierre pour une si courte période, sauf à souhaiter récupérer le bien pour un usage privé », indique-t-il.

Attention aux coûts.. et à la baisse des prix

Même réaction chez Thésaurus. Christine Vassal-Largy, directrice du pôle immobilier de la société de conseil en gestion de patrimoine confie, toujours dans Le Monde, qu’il est préférable, « dans le neuf », de « garder [son bien] 12 à 15 ans ». Une manière « d'absorber les coûts de l'achat et de la vente, et surtout de laisser le temps aux prix de s'apprécier, un logement neuf perdant automatiquement de la valeur au cours des premières années ». Un conseil d’autant plus avisé dans un marché aux perspectives incertaines.

L’autre principal aménagement du dispositif annoncé la semaine dernière concerne la possibilité désormais offerte aux investisseurs de louer à leurs ascendants ou à leur descendant. Une inconnue de taille reste en suspens : s’il semble acquis que la location aux ascendants se fera sans contreparties, les modalités de la location aux enfants ne sont pas encore connues.

Retrouvez l’avis de François Payelle, président de la fédération des promoteurs immobiliers >>

Emmanuel Salbayre