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Immobilier neuf : Nexity ne croit pas à un redémarrage

La baisse des mises en chantier devrait se poursuivre en 2014

La baisse des mises en chantier devrait se poursuivre en 2014 - dr

A l’occasion de la présentation de sa dernière note de conjoncture, le promoteur immobilier a exclu tout rebond des mises en chantier de logements en 2014. Le dispositif « Duflot », qui avait connu des débuts difficiles, semble cependant avoir trouvé ses marques.

« Ce n’est pas parce que ça ralentit que ça s’améliore ! ». Coupant d’emblée court à toute tentation d’optimisme, Alain Dinin, le Pdg de Nexity, a estimé mercredi que la baisse des chiffres de la construction se poursuivrait l’année prochaine, dans un marché déprimé que « la politique politicienne » du ministère du Logement ne devrait pas parvenir à dynamiser.

-21 % en deux ans

Le ralentissement en question, c’est celui de la baisse des mises en chantier. 330 000 logements neufs devraient être mis en route sur l’ensemble de l’année, soit un peu moins de 5 % qu’en 2012, exercice qui s’était soldé par un repli de près de 18 %. L’accalmie, cependant, ne devrait être que de courte durée : « A fin août, les permis de construire étaient en baisse de 14 % », a pointé le dirigeant. Ça ne peut pas donner plus de logements en 2014 », a-t-il précisé, sans pour autant chiffrer l’ampleur de la baisse.

Dans le détail, les promoteurs immobiliers devraient contribuer pour un peu moins d’un quart au total des mises en chantier prévues pour cette année, avec 70 000 à 75 000 ventes de logements neufs attendues, contre 86 000 en 2012 et 105 000 en 2013. Loin, donc des 200 000 qui seraient nécessaires pour atteindre l’objectif de 500 000 logements neufs poursuivi par le gouvernement.

Le « Duflot » a la cote... en Île-de-France

Seule bonne surprise au programme : le régime Duflot d’aide à l’investissement locatif, qui avait connu un démarrage très lent, semble enfin avoir trouvé ses marques. Sur les six premiers mois de l’année, le groupe a enregistré un peu plus de 1 420 réservations de la part d’investisseurs, Sur ce total, 850 ont été faites par des investisseurs classiques (hors résidences gérées), dont 770 en Duflot. « Dans le détail, si on compare les réservations en Duflot par rapport aux réservations en Scellier un an plus tôt, on observe une baisse au premier trimestre et une stabilisation au deuxième trimestre », précise Jean-Philippe Ruggieri, directeur général de la division immobilier résidentiel du groupe. Les chiffres du troisième trimestre n’ont pas encore été validés mais témoigneraient d’une « nette accélération » en comparaison annuelle.

Pour la plupart, ces réservations ont été enregistrées en Île-de-France, où « les plafonds de loyer [prévus par le dispositif] sont convenables par rapport au marché », poursuit M. Ruggieri. En province, en revanche, la mayonnaise ne prend pas toujours. La faute à des niveaux de loyers pas toujours adaptés aux marchés locaux. Un projet d’affinage du système de zonage et de modification des plafonds, actuellement en cours de préparation, pourrait cependant voir le jour en 2014, permettant, les professionnels l'espèrent, d’amorcer la dynamique.

« Ce qui est regrettable avec le « Duflot », ce n’est pas son mécanisme c’est le verbatim, tout ce qui est fait autour, a déploré Alain Dinin. Un peu comme si la ministre avait honte d’avoir fait un dispositif pas si mal ». La même « honte » qui aurait amené la ministre à mettre sur pied son projet de loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (Alur), dont le dirigeant déplore, deux jours après Laurent Vimont, le président de Century 21 (filiale de Nexity), qu’il soit si ouvertement hostile aux investisseurs privés.

Emmanuel Salbayre