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Immobilier : Le secteur du neuf va mieux... pour le moment

115 000 logements ont trouvé preneur en 2010

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Les ventes de logements neufs ont progressé de près de 9 % en 2010, et de près de 50 % au cours des deux dernières années. Mais le rebond, porté principalement par le succès du dispositif Scellier, apparaît d’autant plus fragile que la hausse des prix reste vive.

L’immobilier neuf a effacé les signes de la crise. Au moins momentanément. Selon les chiffres dévoilés mardi par le ministère de l’Ecologie, un peu plus de 115 000 nouveaux logements ont trouvé preneur l’année dernière, soit 8,6 % de plus qu’en 2009. Le secteur, qui affiche une hausse cumulée d’environ 45 % sur les deux derniers exercices, n’est plus très loin de son record historique de 2007 (127 000 transactions). Un record qui ne risque cependant pas de tomber de si tôt si, comme le prédisait en début de mois la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), le coup de rabot appliqué au dispositif Scellier d’aide à l’investissement locatif et la remontée des taux d’intérêt immobiliers pèse durablement sur le nombre de ventes. La FPI estime ainsi que 110 000 biens devraient être vendus cette année, mais table sur une nouvelle baisse, probablement plus marquée, en 2012.

Baisse des stocks de logements disponibles…

Le secteur pourrait en outre pâtir de la faiblesse des stocks. Près de 109 600 logements ont été mis en chantier en 2010, et au 31 décembre, l’encours de biens proposés à la vente n’était que de 59 000 unités. Soit « le plus bas depuis le premier trimestre 2006 », de l’aveu du ministère. Une conséquence de la réactivité des promoteurs qui, échaudés par le souvenir de la crise du début des années 1990, ont réduit la voilure dès les premiers signes de retournement, en 2007-2008. « Les chiffres publiés ce matin prouvent que ce déstockage s’est bien poursuivi », commente Michel Mouillart, professeur d’économie à Paris X et spécialiste du logement. Pour autant, la situation ne paraît « pas vraiment alarmante, poursuit l’économiste, dans la mesure où ce sont les stocks de logements en cours de construction et de logements achevés qui ont le plus baissé [-29,8 % et -28,5 % respectivement sur l’année, NDLR]. Les stocks de logements en projets, eux, se maintiennent [-3,7 %], preuve que la volonté de reconstituer les encours est là, et que la situation reste sous contrôle ».

…et hausse des prix

Mais le principal problème reste l’envolée des prix. Selon le ministère, celui des appartements a progressé de 5,9 % en moyenne au cours des douze derniers mois, pour un niveau record de 3 566 euros du mètre carré (tous types confondus). Les prix sont tirés par le coût du foncier, mais aussi par celui des réglementations, notamment de performance énergétique », explique Michel Mouillart. Le Grenelle de l’environnement et la norme BBC [Bâtiment basse consommation, NDLR] ont des tas de vertus, mais ils ont aussi un coût… On est en train de s’en rendre compte ». Selon l’économiste, la hausse des prix devrait se poursuivre cette année, voire s’accélérer sur fond de tension sur le front du coût des matières premières, que les promoteurs répercuteront dans leurs tarifs. Début février, Marc Pigeon, le président de la FPI, avait indiqué tabler sur une hausse de 5 à 6 % des prix en 2011.

Emmanuel Salbayre