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Ils gagnent une bataille contre un programme immobilier à Suresnes

Des riverains ont déclaré la guerre à un projet immobilier rue de Verdun, à Suresnes

Des riverains ont déclaré la guerre à un projet immobilier rue de Verdun, à Suresnes - Wikimedia

Un couple de propriétaires a obtenu l’annulation du permis de construire d’un programme immobilier de 62 logements à Suresnes (92). Le projet risquait de les priver de la pleine jouissance de leur bien.

Si la légitimité des riverains à critiquer les projets immobiliers est de plus en plus remise en cause par la multiplication des recours abusifs, il semble que certaines volontés trouvent tout de même grâce aux yeux de la justice. Comme le raconte Le Parisien dans son édition de vendredi, des propriétaires retraités de Suresnes « viennent de donner un grand coup à un programme immobilier mené par Bouygues entre le 129 et le 133, rue de Verdun ».

Un environnement « totalement dénaturé »

Le tribunal administratif de Versailles leur a en effet donné raison le 5 juillet, dans un litige qui les opposait au géant du BTP, ce dernier comptant y ériger quelque 62 logements et 70 places de parking. La raison de leur recours contentieux : le projet, qui portait sur un peu plus de 3800 m2 répartis sur sept étages, allait « totalement dénaturer (leur) environnement, les privant de la pleine jouissance de leur bien », rapporte le quotidien.

Par jouissance, le couple de retraités résidant au rez-de-chaussée entendait plus précisément que l’utilisation de leur jardin allait être troublée : Me Catherine Taurand, avocate des plaignants, a déclaré au Parisien que ses clients ont « travaillé toute leur vie pour s’offrir une retraite paisible dans leur logement, le jardin a été un élément déterminant pour l’achat ». Du côté des autres riverains, on affiche aussi un certain soulagement.

Des zones d'ombre dans le dossier

Juridiquement, pour invalider le permis de construire, le tribunal s'est interrogé sur l’avenir incertain de trois maisons bourgeoises situées à l’emplacement des futures constructions : « il n’y a pas la preuve que la commune ait eu un quelconque détail sur l’avenir des constructions, l’entier du permis de démolir n’a pas été joint au dossier », relate le quotidien. Or, le promoteur, qui n’a pas souhaité commenter l’affaire, a assuré que la mairie était au courant. Du côté de la mairie de Suresnes, on attend le jugement au fond. Bouygues a deux mois pour faire appel de cette décision, et peut relancer la procédure auprès de la mairie. Affaire à suivre...

André Figeard