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Haute-Savoie: un promoteur immobilier interdit la "location Airbnb" dans ses logements

Face aux nombreux acquéreurs qui achètent des logements pour les louer sur Airbnb, un promoteur d'Annecy veut désormais interdire la location meublée de courte durée dans ses nouveaux immeubles.

Un promoteur immobilier d'Annecy (Haute-Savoie) a décidé d'interdire la location meublée de courte durée, notamment via des plateformes comme Airbnb ou Abritel, dans ses nouveaux logements, a expliqué vendredi son directeur général à l'AFP. "Dans nos programmes, nous avons de plus en plus d'acquéreurs qui achètent pour faire un investissement. (...) Le problème, c'est que ces investisseurs, de plus en plus, louent en Airbnb", constate Benjamin Combey, dirigeant de Primalp (groupe Odes Habitat).

Le promoteur annécien estime que ce phénomène devient "un peu trop prépondérant" au détriment de la location à l'année, alors qu'il y a actuellement "un problème de logement" en Haute-Savoie. "On ne loue plus à des gens qui travaillent et habitent sur le département, alors qu'on sait tous qu'il y a un gros problème de main-d'œuvre", déplore Benjamin Combey.

Primalp entend aussi éviter aux personnes habitant dans ses immeubles les "désagréments" d'une cohabitation parfois "compliquée" avec les touristes utilisant les plateformes de location de logements entre particuliers.

Règlements de copropriété

L'interdiction sera inscrite dans les nouveaux règlements de copropriété. "C'est le moyen juridique le plus efficace", estime Benjamin Combey. Il reviendra ensuite aux syndics de veiller à sa bonne application. Cette mesure concernera tous les futurs programmes immobiliers de l'entreprise, qui construit entre 100 et 150 logements par an à l'échelle de la Haute-Savoie, hors projets en stations de ski.

"Primalp a raison de le faire et c'est en train de se généraliser parmi les autres promoteurs", a réagi Vincent Davy, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) des Alpes. Toutefois cet outil juridique "ne règle pas tout" selon lui, rappelant que l'attractivité touristique de la région et des questions de fiscalité immobilière jouent un rôle dans la situation actuelle.

J. Br. avec AFP