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Règles gravées dans le marbre pour le crédit immobilier: ce qu'en pensent les professionnels

A partir de janvier, les critères des banques pour accorder un crédit immobilier seront réglementés et encadrés. Mais d'après la plupart des professionnels du secteur, cela ne devrait pas bouleverser le marché.

Les critères d'octroi du crédit immobilier vont devenir contraignants. Si les banques pouvaient jusqu'ici s'affranchir de ces règles, les autorités financières vont les rendre obligatoires sous peine de sanctions à partir de janvier 2022. Sans toutefois que cela bouleverse le marché, selon la plupart des professionnels du secteur.

Ces règles consistent en un taux d'effort, c'est-à-dire le montant total du coût des crédits rapporté aux revenus, de 35% maximum, une durée d'endettement de 27 ans au plus dans certains cas et la possibilité de déroger à ces critères pour 20% des crédits. Ces dérogations devront concerner à 80% l'acquisition d'une résidence principale et à 30% des primo-accédants.

"Nous avons été amenés à prendre des mesures sur ce qui était des risques pour les emprunteurs" avec "des prêts trop longs" et des taux d'effort au-dessus de 35%, a défendu mardi sur France 2 François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, ajoutant que "l'accès des ménages restait large au crédit immobilier".

Interrogé par l'AFP, Laurent Vimont, président de Century 21 France, a également relativisé la portée de cette mesure: "ça ne va pas concerner beaucoup de monde. Les crédits de plus de 27 ans, aujourd'hui, ça n'existe quasiment plus. Et puis, sur le taux d'effort à 35%, globalement, les règles sont respectées depuis des années."

Pénaliser l'investissement locatif?

La Fédération bancaire française a indiqué prendre note de ce changement, en rappelant que "les banques finançaient de façon responsable les projets de leurs clients" et qu'elles continueraient à le faire.

Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), craint tout de même que le caractère contraignant pénalise l'investissement locatif "pour ceux qui étaient déjà endettés". Du côté des courtiers, Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux, voit un "risque" de "fracture entre d'un côté les plus aisés ou plus âgés disposant d'une belle épargne, et de l'autre les plus jeunes disposant d'un apport moins important".

En moyenne, 20,9% des prêts accordés en juillet dernier par les grands réseaux bancaires étaient non conformes aux recommandations, selon le HCSF. Soit un niveau très proche de la "flexibilité" maximale de 20% accordée aux établissements de crédit. Cette proportion était encore à 48,3% au premier trimestre 2020 et elle a régulièrement baissé depuis. Le HCSF relève donc que ces établissements "respectent aujourd'hui ce plafond (de 20%) ou sont en voie de le respecter rapidement".

https://twitter.com/DianeLacaze Diane Lacaze avec AFP Journaliste BFM Éco