Les emprunteurs s'endettent sur des durées de plus en plus longues pour compenser la hausse des prix

La durée moyenne d'un crédit immobilier s'établit à 20 ans en novembre 2021, selon le dernier Observatoire Crédit Logement/CSA. Une durée en progression qui compense la hausse des prix immobiliers.

Alors que les taux des crédits immobiliers restent à des niveaux historiquement bas, les durées d'emprunt augmentent.

20 ans d'endettement en moyenne

La durée moyenne des prêts immobiliers s'allonge et s'élève à 240 mois en novembre 2021, soit 20 ans, selon le dernier Observatoire Crédit Logement/CSA. En un an, cette moyenne a progressé de 7 mois ce qui a permis aux emprunteurs de compenser "la hausse des prix des logements et de contenir les taux d’effort sous le seuil des 35% et donc, dans le contexte des taux bas, d’atténuer l’impact que la hausse des taux d’apport personnel exigés aurait sinon sur les capacités d’accès au crédit", explique l'organisme de cautionnement bancaire. En octobre 2021, la durée moyenne était de 233 mois, soit 19 ans et 4 mois, soit une progression de 6 mois de remboursement entre novembre et octobre. Et l'allongement des durées signifie généralement un capital emprunté plus important et un coût total du crédit plus élevé. En effet, plus la durée est élevée, plus le taux d'intérêt augmente.

Des taux très favorables aux projets immobiliers

Toutefois, dans un contexte de taux d'emprunt extrêmement bas, bien qu'en légère augmentation, les emprunteurs paient moins cher leur crédit que l'année dernière avec des écarts de plus de 0,10 point sur toutes les durées confondues.

En novembre 2021, le taux moyen observé s'est ainsi établi à 1,06% contre 1,19% en novembre 2020.

La même tendance est constatée sur les autres durées avec 0,86% sur 15 ans (vs 0,99% en novembre 2020), 0,99% sur 20 ans (vs 1,12% en novembre 2020) et 1,13% sur 25 ans (vs 1,38% en novembre 2020).

Les taux immobiliers sont plus avantageux en novembre 2021 selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA. © Crédit Logement/CSA

L'apport personnel de plus en plus élevé

Toutefois, le niveau d'apport immobilier a tendance à rapidement augmenter : +13% depuis le début de l'année. Ce qui porte le taux d'effort à un niveau relativement élevé. Le coût des opérations a ainsi augmenté de 4,4% depuis le début de l'année, avec une moyenne de 4,8 années de revenus en novembre 2021, soit son niveau le plus élevé constaté par Crédit Logement.

"Le coût des opérations réalisées par les ménages depuis le début de l’année ne ralentit pas (+ 4.4 % sur les 11 premiers mois 2021), alors que les revenus des ménages sur ces opérations augmentent quatre fois moins vite (+ 1.1 % sur les 11 premiers mois 2021). Ainsi, l’indicateur de solvabilité de la demande se dégrade en réponse à la hausse des prix des logements qui se poursuit", explique Crédit Logement/CSA.

Conséquence de la hausse des prix, les acquéreurs s'endettent de plus en plus longtemps, sur des montants plus élevés (+2,5% depuis le début de l'année) et avec un apport personnel de plus en plus important.

La production de crédits immobiliers reste cependant soutenue avec un taux de croissance de +5,7% en octobre selon la Banque de France. Toutefois, en novembre 2021, "le nombre de prêts mesuré en niveau trimestriel glissant a reculé plus rapidement que la production, de 3.8% en glissement annuel, alors qu’il augmentait encore de 39.1% en juin dernier, par référence, il est vrai, à une période équivalente en 2020, qui avait subi de plein fouet le choc du 1er confinement", analyse Crédit Logement/CSA.

Marion Marten-Pérolin