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Construction

Faute de terrains à bâtir, Nice réfléchit à surélever les immeubles

Nice pourrait gagner près de 8.000 logements en rajoutant un ou deux étages à des bâtiments existants.

Faute de terrains disponibles à bâtir, Nice pourrait gagner près de 8.000 logements en rajoutant un ou deux étages à des bâtiments existants, selon une étude de la société Upfactor présentée lundi par la mairie. Le sujet est crucial à Nice, l'une des villes les plus chères de France, où le parc locatif est limité par l'essor des locations saisonnières et des résidences secondaires, et qui ne compte que 14% de logements sociaux alors que 21% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

L'étude a repéré 5.000 bâtiments susceptibles d'être surélevés et a isolé parmi eux au moins 500 projets potentiels: proches des transports, souffrant de fortes déperditions thermiques et offrant au moins 400 m2 de plus sans modifier le paysage urbain. Il s'agit de bâtiments appartenant à des bailleurs sociaux, qui pourraient gagner 2.000 logements, de co-propriétés privées (3.750 logements potentiels) ou de bâtiments publics (2.000 logements potentiels).

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Un gisement potentiel

Pour les logements sociaux, des discussions sont en cours avec les bailleurs et un projet pilote doit être présenté début 2024. Pour les bâtiments publics, le maire de Nice Christian Estrosi (Horizons) s'est réjoui de ce gisement potentiel, tout en estimant que la surélévation devrait surtout servir à agrandir une école ou créer un dojo au-dessus d'un gymnase plutôt qu'y construire des logements.

Quant aux co-propriétés privées, il reviendra à chacune d'évaluer l'intérêt et la faisabilité de la démarche. "Ce n'est pas imposé, c'est du possible", a souligné Christian Estrosi, insistant sur le fait que cette surélévation pourrait financer les travaux de rénovations thermiques nécessaires. À plus court terme, Christian Estrosi s'est déclaré favorable à une forme d'encadrement des loyers, une mesure engagée dans plusieurs grandes villes (Paris, Lyon, Lille...) mais à laquelle il était opposé jusqu'à présent au nom du respect de la propriété privée.

"Ça ne doit pas être une décision brutale. Nous sommes en train de travailler aux règles précises à mettre en place au terme d'un dialogue avec les acteurs concernés", a expliqué le maire.
D.L. avec AFP