BFM Immo
Construction

40% des logements neufs sont construits dans seulement 1% des villes depuis 2010

Une étude de l'Institut des hautes études pour l'action dans le logement montre que 1% des communes concentrent 40% de la construction de logement. 60% des communes ont construit moins de 4 logements par an.

Où construit-on des logements en France? L'institut des hautes études pour l'action dans le logement (Idheal) s'est penché sur la question dans sa dernière étude repérée par les Echos et il en ressort qu'au cours de la dernière décennie, 40% des logements ont été construits dans 1% des communes, "c'est-à-dire plus de la moitié de la production dans une centaine d'intercommunalités". Entre 2010 et 2019, les 350 communes qui ont construit le plus ont mis en chantier 1.335.912 logements sur 3.365.088. Il s'agit notamment de Toulouse, Bordeaux, Lille, Dijon ou encore Saint-Denis.

De l'autre côté du spectre, dans 60% des communes, il s'est construit moins de 4 logements par an sur la décennie étudiée. "Ces communes sont particulièrement concentrées dans les régions Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est, et Hauts-de-France. La très commentée "diagonale du vide" ressort aussi. L’axe allant du sud-ouest au nord-est étant particulièrement peu actif sur le plan de la production résidentielle", précise l'étude.

>> Téléchargez le Guide de BFM Immo pour Acheter dans le neuf

Construire beaucoup ne veut pas dire attirer beaucoup

Les intercommunalités sont classées en trois familles correspondant aux modèles de production qui tiennent compte du nombre de logements construits par rapport au stock, mais aussi de la place des acteurs privés et des bailleurs sociaux et de l’organisation des marchés immobiliers: les "bâtisseurs", les "modérés", les "en retrait". Sans surprise, on trouve ainsi des urbains, des périurbains et des ruraux dans ces 3 familles.

L'étude tord le cou à plusieurs idées reçues. Ainsi, construction ne rime pas systématiquement avec artificialisation: certaines familles de territoires, comme les intercommunalités du périurbain, artificialisent de moins grandes surfaces pour le même nombre de logements. De plus, construction n’est pas toujours attraction: ce n’est pas parce qu’un territoire construit beaucoup que c’est le signe d’une forte attractivité. Et enfin le fameux "choc d'offre" n'est pas forcément un concept efficace pour l'analyse de la politique du logement: c'est ainsi dans les territoires où l’on construit le plus que les prix sont les plus élevés et continuent de monter rapidement. L'observation est confirmée sur la décennie 2010-2020. L'augmentation de l'offre de logements ne permet pas de faire baisser les prix dans ces communes car la demande reste encore trop forte par rapport au parc disponible.

https://twitter.com/DianeLacaze Diane Lacaze Journaliste BFM Éco