Les Gafam misent sur le retour au bureau après la crise et investissent dans de nouveaux campus

Google vient d'investir 1 milliard de dollars pour un nouveau campus à Londres, signe que l'immobilier de bureaux reste un enjeu de long terme pour les géants de la tech.

Malgré la pandémie, les géants du web (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft baptisés par l'acronyme "Gafam") parient toujours autant sur l'immobilier et sur le retour au bureau une fois la crise passée. Google vient d'en faire la démonstration avec un investissement d'un milliard de dollars dans un nouveau campus à Londres.

Le groupe, qui construit déjà un immense complexe à proximité de la gare de King's Cross, a acheté en plus ce campus à deux pas de Covent Garden qu'il occupe déjà et qu'il compte rénover avec des espaces collaboratifs, des salles de réunion hybrides, des terrasses pour travailler en extérieur... Le bâtiment qui doit sortir de terre, dont le prix n'a pas été dévoilé, est le premier intégralement construit par Google dans la région Europe, Moyen-Orient et Afrique

Le mastodonte technologique emploie pour l'instant plus de 6.400 personnes dans le pays, dont près de 700 embauchées l'an dernier. Google, qui va investir 2 milliards de dollars au total, pourra accueillir 10.000 salariés à Londres.

20% des effectifs entièrement en télétravail

Si le groupe a accepté que 20% de ses effectifs restent en télétravail de manière permanente, il parie sur un retour inévitable au bureau: un enjeu de productivité et d'attractivité en pleine guerre des talents dans la tech.

Les entreprises technologiques ont d'ailleurs le vent en poupe à Londres, qui a vu les investissements dans les jeunes pousses du secteur bondir l'an dernier à 25,5 milliards de dollars, loin devant les autres capitales européennes.

Et l'investissement annoncé par Google "est un important vote de confiance dans le Royaume-Uni en tant que pôle technologique de premier plan" et "la preuve que le pays reste l'un des endroits les plus attrayants au monde pour le développement de leurs activités", a salué le ministre des Finances britannique Rishi Sunak sur Twitter.

L'emplacement prime pour les investissements

Les immeubles bien placés, modernes, aux dernières normes environnementales défient les turbulences sur le marché de l'immobilier de bureaux. La crise est ainsi devenue une opportunité pour les Gafam d'étendre leur présence à bon prix.

À New York aussi, Google, Amazon, Apple et Facebook sont pris d'une fièvre acheteuses. Google avait par exemple annoncé son intention d'acheter en septembre 2021 un immeuble pour plus de 2 milliards de dollars, soit le plus gros achat d'immeuble aux Etats-Unis depuis le début de la pandémie.

Ces investissements sont aussi pour ces groupes "gorgés de cash" des moyens de diversifier leurs placements. Google, par exemple, accumule à ce jour pour 56 milliards de dollars de biens immobiliers.

Simon Tenenbaum avec AFP