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Le vaste entrepôt d'Amazon près de Rouen ne verra finalement pas le jour

Un entrepôt Amazon.

Un entrepôt Amazon. - INA FASSBENDER - AFP

"La perte d'emplois se situe entre 1.000 et 1.800 emplois en fonction des périodes de l'année. Les recettes fiscales pour la commune étaient évaluées à environ 600.000 euros", regrette le maire de Petit-Couronne. Mais "ce projet dérangeait tellement de gens".

Le géant du commerce électronique Amazon a renoncé à son projet de vaste entrepôt de stockage à Petit-Couronne dans l'agglomération de Rouen, a indiqué vendredi le maire PS de la petite commune favorable au projet. "Le projet de construction visé" par le permis de construire ce "bâtiment logistique d'une surface de 160.961 m2" "ne sera finalement pas réalisé", a écrit à la commune la société Gazeley, qui devait louer à Amazon, selon Joël Bigot maire de Petit-Couronne qui a lu le courrier à l'AFP.

L'élu a regretté cette décision qu'il a annoncée jeudi soir en conseil municipal. "La perte d'emplois se situe entre 1.000 et 1.800 emplois en fonction des périodes de l'année. Les recettes fiscales pour la commune étaient évaluées à environ 600.000 euros", a-t-il dit. "Ce projet dérangeait tellement de gens", a-t-il toutefois admis. "Les différents recours contre le permis de construire ou l'autorisation environnementale ont ralenti le projet", a souligné l'élu.

Inquiétudes du service départemental d'incendie et de secours

En octobre 2020, la métropole de Rouen avait voté contre ce projet face à des inquiétudes du SDIS (service départemental d'incendie et de secours). Les pompiers craignaient dans un rapport d'être confrontés à une "impossibilité opérationnelle" et estimaient qu'un incendie de grande ampleur pourrait produire "un volume de fumée supérieur à celui produit lors de l'incendie du 26 septembre 2019" sur le site Seveso de Lubrizol à Rouen. La métropole n'avait toutefois pas saisi la justice.

Le préfet de Seine-Maritime avait signé en mars 2021 deux arrêtés autorisant le projet, estimant que l'exploitant avait entre-temps "intégr(é) les recommandations du SDIS".

Mais en février 2022, le média normand Le Poulpe, relayé par Mediapart, avait affirmé que la dépollution du site, que devait en partie occuper Amazon, soulevait "de lourdes interrogations sur la réalité du travail effectué". La société Valgo était en charge de la dépollution de ce site où la raffinerie Petroplus a fermé en 2013. Le Poulpe disait se baser sur le témoignage de 30 salariés et sous-traitants de Valgo ayant travaillé sur cette dépollution. Mais pour M. Bigot, il s'agit "d'articles déformés", "qui mélangent tout". "Certes, il y a eu un problème de terres polluées sur le site de Valgo mais j'ai pris le soin de recevoir la Dreal (Direction régionale de l'environnement) il y a quelque temps et tout était sous contrôle", a-t-il dit vendredi.

https://twitter.com/DianeLacaze Diane Lacaze avec AFP Journaliste BFM Éco