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La Cour des comptes déplore la mauvaise gestion de l'immobilier des universités

Photo de la Cour des comptes

Photo de la Cour des comptes - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP

Le patrimoine immobilier est le deuxième poste budgétaire des universités après la masse salariale.

La Cour des comptes exhorte à une "gestion plus performante" de l'immobilier des universités dont un tiers est "dans un état peu ou pas satisfaisant", selon un rapport. Deuxième poste budgétaire des universités après la masse salariale, le patrimoine immobilier est stratégique pour elles comme pour l'Etat, qui en détient actuellement 82%, indique ce rapport.

Ils doivent "faire face à l'indispensable remise à niveau de ce patrimoine, dont un tiers est dans un état peu ou pas satisfaisant, et qui ne répond que rarement aux besoins de sobriété énergétique". L'immobilier universitaire représente 18 millions de mètres carrés de locaux, dont 78% sont consacrés aux activités d'enseignement ou sportives.

Or si les universités "ont pris la mesure de l'enjeu d'une gestion efficace" de l'immobilier, "le chemin à parcourir reste long", relève la Cour des comptes. Elle estime que "la connaissance de ce patrimoine, qui s'est améliorée au fil des années, reste imparfaite" et que "trop souvent, les systèmes d'information choisis par les universités sont difficilement compatibles avec ceux développés par l'Etat".

Un financement de l'entretien "défaillant"

Par ailleurs, les universités n'ont pas les moyens de remplir leurs obligations d'entretien, car le financement de l'immobilier universitaire "reste défaillant", déplorent les Sages de la rue Cambon. En effet, si des programmes exceptionnels ont été mis en oeuvre à la faveur des crises, "l'effet de rattrapage" de ces financements multiples "ne suffit toutefois pas à couvrir le besoin global", développent-ils.

Le ministère de l'Enseignement supérieur estime à 7 milliards d'euros le coût de la réhabilitation du patrimoine universitaire, dont 75% en lien avec la transition énergétique. Ce besoin est évalué à 15 milliards d'euros par France universités, qui regroupe les établissements. En outre, alors que la Cour estime qu'il ne peut y avoir d'autonomie des universités sans pleine propriété de leur immobilier, le rapport souligne que "la création de filiales immobilières des universités pourrait contribuer à une politique de valorisation plus active, à une gestion plus performante".

Préconisant le recours à de telles filiales, elle encourage également dans ses recommandations à "effectuer un audit précis et contradictoire des montants de fonctionnement nécessaires pour remettre en état le parc universitaire". Elle recommande aussi notamment de "faire de l'immobilier l'un des volets principaux du dialogue stratégique et de gestion entre le ministère et les universités".

D.L. avec AFP