L'immobilier commercial est devenu un risque pour le système financier français

Affecté par le développement du télétravail et du commerce en ligne, l'immobilier commercial est en proie à des corrections de prix.

L'exposition des banques et des assurances à l'immobilier commercial, en crise depuis plusieurs trimestres, constitue un risque pour le secteur financier français, a estimé vendredi la Banque de France. "La première vulnérabilité" du système financier français, "c'est le niveau encore relativement élevé des valorisations notamment dans l'immobilier", a souligné lors d'une conférence de presse Agnès Benassy-Quéré, sous-gouverneure de la Banque de France. L'institution présentait son rapport semestriel sur les risques du système financier.

L'immobilier commercial, affecté par le développement du télétravail et du commerce en ligne dans le sillage des confinements, est déjà en proie à des corrections de prix, "notamment sur les bureaux, en particulier à La Défense", a poursuivi Agnès Benassy-Quéré.

Ce ralentissement "pourrait être amplifié par la normalisation de la politique monétaire, qui augmente sensiblement les coûts de financement des acteurs du marché en raison de leur recours important à l'endettement", précise le rapport de la Banque de France.

L'immobilier commercial peu liquide

Autre facteur de risque, l'immobilier commercial est peu liquide, c'est-à-dire qu'il est difficile d'effectuer des cessions. Ce secteur représente 3,3% des actifs des banques et 8,4% chez les assureurs, des expositions qui "restent contenues", selon la sous-gouverneure. Le secteur n'en est pas moins "un sujet d'attention pour les banques centrales et les autorités de supervision", selon les auteurs du rapport semestriel.

Parmi les autres vulnérabilités identifiées, la banque centrale est revenue sur la part de risque que faisaient courir les acteurs financiers non régulés, dans l'ombre de la finance traditionnelle. Le système financier dans son ensemble se montre toutefois "résilient face au resserrement rapide des conditions de financement en cours et à l'évolution du contexte macroéconomique", explique en introduction le rapport. La Banque de France appuie par ailleurs sur la solidité du système financier malgré les "tensions importantes" de la première moitié d'année, marqué par les déboires de plusieurs banques régionales américaines et de Credit Suisse.

D.L. avec AFP