BFM Immo
Achat Vente

"Deux fois plus de visites": les agences immobilières constatent le retour des acheteurs

Les acquéreurs veulent à nouveau se projeter. Et le nombre de consultations de biens ou de demandent envoyées aux agences s'envolent.

Le printemps de l'immobilier est bel et bien là. La baisse des taux immobiliers a été plus rapide que prévu et les agences voient (enfin) les acheteurs revenir. Dans un précédent article, nous vous racontions qu'il y a trois ou quatre mois, les emprunteurs pouvait décrocher des taux à 4,5% voire 4,9% sur 20 ans. En ce mois d'avril, le courtier Cafpi nous disait pouvoir décrocher pour les meilleurs profils d'emprunteurs du 3,44% sur 20 ans, même si les taux tournent plutôt autour de 3,7% ou 3,8%.

Le coup de main immobilier : Immobilier, les visites reprennent et les consultations bondissent - 13/04
Le coup de main immobilier : Immobilier, les visites reprennent et les consultations bondissent - 13/04
2:52

Dans le même temps, dans la majorité des grandes villes de France, la baisse des prix reste la tendance depuis le début de l'année, comme le montre notre baromètre Bien'Ici - BFM Business. Même si les hausses de prix commencent à se faire sentir.

Le nombre de consulations de biens à la vente s'envole

Il n'en faut pas plus pour que les Français recommencent à se tourner vers les petites annonces. Century 21 constate, en effet, que les acquéreurs veulent à nouveau se projeter. Ainsi, le nombre de consultations de biens à la vente, les demandes envoyées aux agences, les alertes créées dans le cadre d’un projet d’acquisition ont respectivement augmenté de 22,5%, 21,5% et 10% par rapport au 1er trimestre 2023.

"Les indicateurs montrent que l’appétence des Français pour l’immobilier revient, que les premières démarches dans le cadre d’un projet sont à nouveau menées", précise le réseau.

Antoine Busquet, directeur d'agence ERA Immobilier Paris Batignolles, précise à BFMTV que "les acheteurs négocient beaucoup moins". De son côté, Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux constate "une hausse de 30% des demandes de crédits immobiliers par rapport à l'automne. On voit revenir des acheteurs qui se disent que la donne a un peu changé et qui ont des projets immobiliers pour les mois qui viennent".

Et les acheteurs prennent leur temps pour se décider à concrétiser leur achat, selon Vanessa Benedic, présidente de Homeloop.

"Les acquéreurs effectuent deux fois plus de visites de biens immobiliers avant de concrétiser leur achat qu’il y a 12 mois. Ainsi, là où, il y a un an, il leur fallait trois visites pour trouver leur nouveau logement, ils en réalisent désormais en moyenne six."

Et gare au bien qui n’est pas parfait ou comporte des imperfections au regard de l’acquéreur: "il sera victime d’une négociation de prix, pouvant parfois avoisiner les 10% selon les biens et leur situation géographique", affirme Vanessa Benedic.

Belle reprise dès le mois de mars

De son côté, Corinne Jolly, présidente de PAP Particulier à Particulier, présice que le marché reste à plusieurs vitesses. Ce retour des visites est particulièrement vrai dans les grandes métropoles mais pas sur le littoral où les acheteurs continuaient d'être présents. "Et Paris reste un marché particulier", pointe-t-elle. "Il est plus lent. Pour l'instant, nous ne constatons pas tellement un retour des visites".

Sur TF1, un agent immobilier Guy Hoquet racontait avoir réalisé sur les dix premiers jours d'avril autant de visites que sur tout le mois de février. Sur Franceinfo, la directrice d'une agence Century 21 témoigne: "Ça bouge à tous les étages. Les clients qui souhaitent vendre se remettent à demander des estimations et à nous confier les mandats et les acquéreurs reviennent".

Et elle ajoute : "Il y a une sorte de confiance qui s'est remise en place. Nous sommes très sollicités pour estimer, visiter et pour vendre. Ça a repris pendant tout le mois de mars, avril s'annonce de la même couleur."

Attention tout de même, un retour des acheteurs ne signifie pas forcément un total changement du rapport de force. Century 21 rappelle que les Français "se heurtent au principe de réalité, une réalité qui conjugue encore inflation généralisée réduisant leur reste à vivre et taux de crédit élevés diminuant leur pouvoir d’achat immobilier". Les prix, s'ils ont baissé, n'ont pas non plus chuté. Et ils commencent déjà à repartir à la hausse. Le pouvoir d'achat immobilier reste donc toujours inférieur à ce qu'il était il y a un an et demi.

D'ailleurs, la Fnaim ne constate pas encore tellement l'embellie dans ses chiffres. "Concernant le volume de vente annuel, on note depuis novembre 2023 une légère diminution de la baisse d’un mois sur l’autre. Lorsque l’on compare le volume annuel arrêté chaque mois à celui du mois précédent, on passe de -3.1% en novembre à -1.3% en janvier", constate la Fédération qui ajoute: "Mais, cela n’implique rien sur la suite, la baisse annuelle (chaque mois par rapport au même mois 1 an avant) s’est accentuée (-21.6% en novembre, contre -22.2% en janvier)".

https://twitter.com/DianeLacaze Diane Lacaze Journaliste BFM Éco