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Après le confinement, le marché immobilier a largement limité la casse cet été

Logement: le marché a redémarré pendant l'été

Logement: le marché a redémarré pendant l'été - Olivier Morin - AFP

Si le nombre de ventes dans l'ancien en 2020 risque de ne pas atteindre le record de 2019, les professionnels estiment que la casse devrait être limitée. Reste la situation particulière de Paris.

Pour le marché français du logement, l'été a été un soulagement. Après un coup d'arrêt historique lors du confinement, les professionnels évoquent un franc redémarrage, même s'ils s'interrogent sur le cas spécifique de Paris après des années de flambée des prix. "Dans cette période économique incertaine, l'attrait pour l'immobilier ne se dément pas, tout au contraire", se félicitait début octobre, dans un communiqué, Laurent Vimont, président du réseau Century 21.

Comme tous les trimestres, à l'instar de ses concurrents, ce réseau - deuxième en France après Orpi - a publié un bilan de son activité. Ces chiffres sont très parcellaires, mais donnent une première idée du marché avant les indicateurs plus fiables des notaires, fin novembre. L'été s'annonçait crucial pour le marché du logement, qui avait vu son activité s'effondrer pendant le strict confinement décrété au printemps face au virus.

Des prix en hausse limitée

Ces derniers mois poussent les professionnels à un optimisme prudent: les ventes de logements sont bien reparties, même si elles ne permettront probablement pas de retrouver cette année le niveau de 2019. Le marché sort, certes, de plusieurs années de rythme soutenu, avec plus d'un million de ventes par an l'an dernier (un record historique), sur fond notamment de conditions de crédit très favorables chez les banques.

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Désormais, "aux projets qui n'avaient pu aboutir durant le confinement, (se sont) ajoutés ceux qui avaient émergé durant les huit semaines où les Français avaient été immobilisés chez eux", a résumé Laurent Vimont. Chez Century 21, au troisième trimestre, les ventes de maisons ont ainsi progressé de 19,8% par rapport à un an plus tôt et celles d'appartements de 3,7%. Chez son concurrent Laforêt, troisième réseau français, qui comptabilise les quatre mois entre juin et septembre, l'ensemble des ventes a aussi progressé, de 19,5% par rapport à un an plus tôt.

Quant aux prix, la crise a pour le moment infléchi la tendance générale à la hausse de ces dernières années, mais elle ne l'a pas inversée. Au troisième trimestre, Century 21 et Laforêt évoquent une hausse générale de leurs prix de vente. L'Adresse, un plus petit réseau, signe même une progression de plus de 5%, toujours sur un an. "Les grandes métropoles sont moins sensibles à la variation des prix", détaille, dans un communiqué, Yann Jéhanno, président de Laforêt. "Elles concentrent les facteurs d'attractivité, face aux zones rurales plus sensibles à l'économie de proximité." "Pour le moment, avec une offre qui reste historiquement basse et une demande qui se maintient, voire se renforce, les prix se tiennent", conclut-il.

Net ralentissement de la hausse des prix parisiens

Mais les professionnels s'accordent à évoquer une situation particulière, celle de Paris. Plus que toute autre ville française, la capitale sort de plusieurs années de flambée des prix, désormais bien installés à plus de 10.000 euros le mètre carré. Or les réseaux évoquent un net ralentissement ces derniers mois même si, là encore, il n'est pas question de parler encore d'une baisse des prix. Ils remarquent, en particulier, que les acheteurs sont moins prêts à se précipiter sur n'importe quel logement parisien.

"Le comportement des acquéreurs a changé: les biens disposant d'une belle superficie et dont le budget d'acquisition est conséquent restent désormais sur le marché s'ils ne sont pas impeccables et ne disposant pas d'espace vert", rapporte, dans un communiqué, Brice Cardi, à la tête de l'Adresse. Il estime même qu'à terme, les prix des logements parisiens pourraient reculer, face à une autre tendance: une désaffection des investisseurs étrangers.

Avec AFP

D. L.