"Nous vous avons entendus": Unity promet de modifier sa politique tarifaire controversée

Le moteur de jeu le plus utilisé au monde fait finalement machine arrière. L'entreprise promet de revoir sa politique qui visait à facturer les installations de jeux conçus avec Unity.

C'est une décision que les acteurs de jeu vidéo attendaient depuis plusieurs jours. L'entreprise qui distribue le moteur de jeu le plus utilisé pour concevoir des titres est revenu sur sa nouvelle politique tarifaire. Après de nombreuses critiques de l'industrie tout entière, Unity a fait machine arrière.

"Nous nous excusons pour la confusion et l'angoisse provoquées par la politique de frais d'installation que nous avons annoncée", a écrit Unity sur Twitter (rebaptisé X), ce lundi 18 septembre.

Désormais, Unity estime avoir "écouté ses équipes, sa communauté, ses clients et ses partenaires". L'entreprise promet de revoir sa copie afin de corriger sa nouvelle politique dans les deux jours à venir.

Mardi 12 septembre, l'entreprise avait en effet levé le voile sur des changements majeurs de son modèle économique. En plus des abonnements pour accéder à son outil de fabrication de jeux vidéo, Unity espérait toucher une commission à chaque fois qu'un joueur installe un titre conçu avec leur moteur.

Un "impact dévastateur"

Cette commission, pouvant atteindre jusqu'à 20 centimes, a fait bondir les développeurs. L'ensemble de l'industrie vidéoludique s'est accordé à dire qu'une telle mesure conduirait de nombreux studios indépendants à la faillite. Les réactions étaient telles que Unity a même reçu des menaces le forçant à fermer deux de ses bureaux américains à San Francisco et Austin.

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Pourtant, même s'il était attendu, le rétropédalage de l'entreprise a du mal à passer. Notamment sur la forme. Pour Trent Kusters, le directeur du studio League of Geeks, "il n'y avait aucune confusion", assure-t-il en critiquant le choix des mots de Unity.

"Nous avons tous, très clairement, compris l'impact dévastateur et le sentiment anti-développeur de votre nouveau modèle de tarification, bien mieux que vous ne l'avez jamais fait", écrit Trent Kusters sur le réseau social.

Après les annonces de Unity, des développeurs avaient déclaré qu'ils changeraient de moteur de jeu pour leur projet, quitte à repousser les dates de sortie de leur titres. D'autres avaient directement indiqué qu'ils supprimeraient leur jeu et ne le proposeraient plus à la vente à partir du 1er janvier, date à laquelle la nouvelle politique de Unity devait s'appliquer.

Pierre Monnier