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Après la France, le Royaume-Uni va sanctionner à son tour les deepfakes

Les deepfakes à caractère sexuel seront bientôt considérés comme une infraction pénale passible d'une amende outre-Manche.

Le Royaume-Uni veut sanctionner la fabrication et la publication de fausses images pornographiques, ou "deepfakes" sexuels, dont la propagation se multiplie avec le développement des technologies d'intelligence artificielle, a annoncé ce mardi le gouvernement conservateur.

Les "deepfakes" sont des images, vidéos ou enregistrements audio réalisés grâce à l'IA, donnant l'illusion d'être vrais ou montrant des gens disant des choses qu'ils n'ont jamais dites. Créer une telle image d'ordre pornographique, même sans intention de la partager, sera bientôt considéré comme une infraction pénale, passible d'une amende au Royaume-Uni, tandis que la partager après l'avoir créée sera passible d'une peine de prison, a annoncé le ministère de la Justice dans un communiqué, affirmant vouloir lutter notamment contre "les abus à l'encontre des femmes".

"La création de fausses images pornographiques est méprisable et complètement inacceptable, que ces images soient partagées ou non", a affirmé la secrétaire d'Etat à la Justice Laura Farris, citée dans ce communiqué.

"Conséquences catastrophiques"

"C'est un nouvel exemple de la manière dont certaines personnes cherchent à déshumaniser et dégrader d'autres personnes, en particulier les femmes. Et cela peut entraîner des conséquences catastrophiques si l'image est partagée", a-t-elle insisté.

La semaine dernière, la France a également légiféré sur le sujet via la loi sur la sécurisation de l'espace numérique. L'auteur d'un deepfake à caractère sexuel risque désormais trois ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.

En début d'année, la diffusion de fausses images pornographiques de la star planétaire Taylor Swift avait suscité une vague d'indignation chez ses millions de fans dans le monde et dans la classe politique américaine. Les nouvelles sanctions annoncées mardi au Royaume-Uni doivent être intégrées à une loi plus générale sur la justice en cours d'examen au Parlement.

Elles s'appliqueront aux images visant les adultes, la loi prévoyant déjà des sanctions pour celles visant les enfants. L'opposition travailliste a salué cette mesure, la responsable du parti en charge des questions de sécurité Yvette Cooper affirmant qu'"il est essentiel que la police et les procureurs soient dotés des outils et de la formation nécessaire pour appliquer rigoureusement" ces mesures.

P.L. avec AFP